Côte-d’Ivoire: La pétition montre que «Le président Gbagbo compte, on ne peut pas l’ignorer» (Pr. Georges Armand Ouégnin)

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Par Connectionivoirienne interview

Résultats de la pétition international – Georges Armand Ouégnin (vice-pdt Rpp):

«Le président Gbagbo compte, on ne peut pas l’ignorer»

Le professeur Georges Armand Ouégnin, vice-président du RPP s’est prêté aux questions de connectionivoirienne, juste à la fin du point de presse sur le bilan de la pétition internationale. Il en fait sa lecture et recommande surtout aux décideurs d’ici et d’ailleurs d’en tenir compte pour acter la libération de Laurent Gbagbo dont il était le dernier secrétaire d’Etat en charge de la sécurité sociale

Vous venez de participer à la cérémonie bilan de la pétition internationale pour la libération de Laurent Gbagbo et Blé Goudé. Un peu plus de 26 millions de signatures ont été recueillies ici et ailleurs dans le monde. Quelle lecture politique faites-vous de ces résultats ?

Ma lecture est simple. C’est que le président Laurent Gbagbo compte. Cela veut dire aussi qu’il est dans le cœur des Ivoiriens et cela ne me surprend pas parce que nous savons tout ce qui s’est passé. Le président Gbagbo est toujours resté aux côtés de son peuple. Le président Laurent Gbagbo compte et il n’a pas sa place à la CPI. Et je crois que tous les Ivoiriens dans leur immense majorité et tous ceux qui dans le monde ont signé la pétition souhaitent que le président Gbagbo revienne en Côte d’Ivoire pour participer à l’œuvre de réconciliation nationale. C’est bien de cela qu’il s’agit. Comme Martin Luther King qui faisait le rêve de voir un jour, les noirs et les blancs se tenir la main pour bâtir une nation forte, moi je fais le rêve de voir le président Gbagbo revenir dans son pays et en homme de paix, tenir la main de tous les acteurs politiques qui comptent dans ce pays. Je veux parler du président Ouattara, du président Bédié et du président Soro pour ne parler que de paix.

Les résultats donnent également 13 millions et plus de pétitionnaires ivoiriens favorables à la libération de Gbagbo sur une population de près de 23 millions d’habitants. Certains estimeraient que c’est irréaliste et irréalisable. Quelle est votre position à vous ?

Irréaliste ? Est-ce dans le sens de dire que ce n’est pas possible ? Moi je pense que ça traduit la réalité. Et je l’ai dit, Gbagbo compte dans ce pays. On ne peut pas ignorer 13 millions de personnes, c’est-à-dire plus de la moitié des Ivoiriens qui ont signé en six mois ! Et là je crois que si on avait prolongé l’opération sur un an, tous les 22 millions d’Ivoiriens auraient signé !

Y compris Alassane Ouattara qui l’a envoyé à la CPI ?

(Il hésite quelques secondes). Je ne saurais vous le dire, je n’en sais rien.

Avec ces résultats, si vous étiez en face du président Ouattara, que lui diriez-vous ?

Je dirais simplement qu’en Côte d’Ivoire, nous sommes tous des frères. Le président Gbagbo, le président Ouattara sont des frères. Je crois que nous sommes tous des Ivoiriens et ces résultats devraient interpeller les décideurs. Faisons en sorte que nous soyons tous unis dans ce pays. C’est ce message que j’aurais eu. Le président Gbagbo compte, on ne peut pas l’ignorer.

Vous étiez membre de son dernier gouvernement. Comment avez-vous ressenti son transfèrement à La Haye ce 29 novembre 2011 ?

J’étais moi aussi arrêté et j’étais à la prison de Boundiali d’où je venais à peine de sortir. J’ai ressenti ce transfèrement comme une humiliation, une très grande douleur. Le président Gbagbo quoi qu’on dise est le père de la démocratie en Côte d’Ivoire. Et je vous le dis, sa place n’est pas là-bas !

Vous êtes, vous aussi, passer par la prison, vous venez de le dire. Vous êtes passé devant les assises mais votre engagement pour Gbagbo n’a pas faibli. Finalement qu’avez-vous retenu de tous ces épisodes ?

Oui ! Il y a des épreuves dans la vie et un homme politique traverse toujours des épreuves. Et cela a renforcé ma conviction dans la nécessité d’une paix dans ce pays. Ma modeste personne n’est rien du tout. C’était une épreuve et elle m’a permis d’être encore plus serein et d’avoir foi en l’avenir de mon pays.

Avez-vous en projet une visite à Laurent Gbagbo à La Haye ?

Oui ! Quand l’occasion se présentera. Je crois même qu’il sera déjà ici avant que cette occasion ne se présente. J’avoue que c’est difficile pour moi de le savoir encore en prison mais j’ai foi que quand l’occasion se présentera, j’y serai.

Avez-vous encore un engagement fort pour la politique ? Vous n’étiez pas un politicien mais un haut cadre, un expert de la santé.

Je suis à ce jour premier vice-président du Rpp. Donc je suis toujours engagé dans le combat politique quoi que médecin.

Engagé dans la politique, on vous a souvent vu durant ces dernières législatives aux côtés de Yasmina Ouégnin.

Yasmina est ma nièce. C’est ma fille donc je ne pouvais que la soutenir.

Comment avez-vous accueilli son élection ?

Mais avec fierté ! Pour son élection elle a rassemblé des gens de tous bords y compris des politiques opposés au Pdci. Comment appréhendez-vous ce fait ?

C’est ce qui ajoute un plus à ma fierté. J’en suis très fier ! Vraiment très fier.

Pensez-vous qu’elle a un avenir politique ici ?

C’est évident ! Le contraire pourrait étonner tout le monde. C’est évident que son avenir est tracé.

S. Debailly à Abidjan

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