Côte d’Ivoire – Olivier Akoto de Daoukro ou le nouveau visage du courage politique

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Lui, c’est le tombeur du tout-puissant Niamien N’Goran: Olivier Akoto. Il faudra retenir son nom. Voici le nouveau visage du courage politique en Côte d’Ivoire. En dépit des pressions (ou menaces, c’est selon) de tous ordres, le désormais député de Daoukro n’a pas cédé. Résultat: il a battu l’un des hommes les plus puissants du pays.

Il est clair que le puissant Inspecteur général d’Etat (IGE) voulait vaincre sans péril. Pour cela, les grands moyens ont été déployés par la machine du PDCI. Les pratiques douteuses n’ont pas manqué, des plus tordues aux plus risibles.

D’abord, le nom d’Akoto a été barré (expression bien ivoirienne) sur la liste des candidats du PDCI devant représenter le RHDP, aux législatives. Devinez qui était le président du Comité électoral du PDCI ? Un certain Niamien N’Goran.

Ensuite, il y a eu sa suspension politique. Quelqu’un s’est assis à Abidjan et a fait signer un document par Henri Konan Bédié depuis Daoukro, suspendant certains responsables du PDCI, dont Akoto.

Cette mesure qui n’a obéi à aucune procédure réglémentaire a été prise, pour contraindre les rebelles, à entrer dans les rangs. Comme les décideurs au PDCI ne le prévoyaient pas, la mesure, plutôt que de décourager Akoto, l’a convaincu qu’il était sur le bon chemin. Il a maintenu sa candidature.
Pressions et menaces

Je passe sur le décès d’un de ses proches, en pleine campagne électorale. Je passe aussi sur la chute mortelle en plein jardin de son maquis, au Plateau Dokui, d’une petite colonne d’oiseaux. Je passe aussi sur les pressions (supposées) exercées sur son employeur, pour obtenir son renvoi.

Il ne faut pas s’y méprendre. Tous ces faits mentionnés plus haut, ne sont que la partie visible de l’iceberg de pressions et de menaces qu’il a dû subir, au cours de ce dernier mois. Tout cela pour quoi ? Parce que quelqu’un voulait gagner une élection, sans avoir d’adversaire en face.

Niamien N’Goran, le premier président d’institution en poste sous Ouattara, qui perd une élection locale (sauf erreur de ma part), en Côte d’Ivoire, l’apprendra à ses dépens. On ne se lève pas du jour au lendemain, sans présence visible sur le terrain, pour briguer un poste électif et espérer béatement être élu. Au demeurant, il ne suffit pas d’avoir le parrainage d’un parti politique, pour que les électeurs, quand bien même ils seraient partisans, portent leur choix sur vous. Nous sommes au 21è siècle !
Olivier Akoto, une victoire préparée

Cette victoire, Akoto l’a préparée et Daoukro le lui a bien rendue. Depuis plusieurs années, il est sur le terrain des activités socio-culturelles dans sa région natale. Le Carna festival de Daoukro, c’est lui. Miss Daoukro, c’est lui. Le concept autant provocateur que novateur de Paquinou obligé, à une période où il fallait avoir des couilles, pour entreprendre quoi que ce soit à Daoukro (en pleine crise politico-armée), c’est encore lui. Le Ficad, c’est toujours lui.

Il fallait être absolument naïf ou totalement coupé des réalités de notre monde actuel, pour espérer décourager d’abord, un jeune homme pareil, puis prétendre le battre dans les urnes, ensuite. Nous sommes au 21è siècle, je répète : nos populations ne sont plus dupes.

Pour le reste, je pense que Bédié savait que son jeune protégé aurait battu son vieux protégé. Je vais terminer ce texte par une parabole. C’est l’histoire d’un père de famille, qui, connaissant les limites, d’un de ses fils, lui donnait, à chaque occasion, un coup de pouce. Le fils prodigue pensait qu’il progressait grâce à ses propres forces.

IL FALLAIT ÊTRE ABSOLUMENT NAÏF OU TOTALEMENT COUPÉ DES RÉALITÉS DE NOTRE MONDE ACTUEL, POUR ESPÉRER DÉCOURAGER UN JEUNE HOMME PAREIL

Il arriva un jour où il décida de se lancer dans l’arène contre d’autres membres de la fratrie. Le père savait qu’il n’avait pas les qualités requises pour ce combat, mais comme il lui mettait la pression, il le laissa aller dans l’arène. Il se fit proprement laminé.

Morale de l’histoire: le fils prodigue devrait comprendre que son ascension n’a jamais dépendu de lui-même, mais du père, selon son bon vouloir et en connaissance de ses limites. Toute ressemblance avec des faits qui se sont déroulés à Daoukro, ne serait que pure fiction. Félicitations Olivier Akoto !

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