Côte d’Ivoire: Affi rattrapé par les boycotts des enrôlements ou victime de Sangaré ?

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Que pèse réellement Affi N’Guessan sur l’échiquier politique ?

À la suite des élections présidentielle et législatives auxquelles il a participé, il convient d’évoquer le poids politique d’Affi N’guessan. Lors de ces scrutins, ce fut une véritable débâcle pour le président de la tendance FPI reconnu par le pouvoir.

Affi N’Guessan, chronique d’un échec programmé

Pascal Affi N’Guessan était promu à un bel avenir au sein du Front populaire ivoirien (FPI), parti créé par Gbagbo. Il fut l’un des premiers élus (Maire de Bongouanou 1990-1995) du premier parti ivoirien de l’opposition. En effet, cet ingénieur en Télécom bénéficiait de la totale confiance de son mentor, Laurent Gbagbo. Aussi, il était le directeur de cabinet du fondateur du FPI avant de devenir son Premier ministre dès l’accession au pouvoir en octobre 2000. Il prend également les rênes du parti et s’impose de plus en plus comme le successeur naturel du challenger d’Houphouët-Boigny.

Mais après la chute du régime Gbagbo en avril 2011, c’est le remue-ménage au sein du parti. Le président d’alors a été arrêté et traduit devant la CPI avec son ex-ministre de la Jeunesse, Charles Blé Goudé. Plusieurs cadres de ce parti ont également été emprisonnés et d’autres contraints à l’exil. C’est dans ce branle-bas que le FPI s’est cassé en deux avec une première tendance, plus modérée, dirigée par Affi N’Guessan et engagée dans le dialogue politique en Côte d’Ivoire, et l’autre branche, plus radicale, dirigée par Aboudrahamane Sangaré, un membre fondateur du FPI. La rivalité entre ces deux tendances s’est régulièrement soldée par des procès devant la justice ivoirienne. Celle-ci a par ailleurs tranché en faveur de l’ex-Premier ministre de Gbagbo, qui du reste, est le président légitime du FPI.

Affi N’Guessan et les désillusions électorales

Fort de la légitimité judiciaire et politique dont il bénéficie, le natif de Bouadikro tente de s’imposer comme le chef de file de l’opposition. Même si le régime Ouattara hésite à lui reconnaitre officiellement ce statut, l’homme prend véritablement son rôle au sérieux. À cet effet, il a bien voulu se présenter aux diverses élections en Côte d’Ivoire. Lors de l’élection présidentielle, la moisson fut très maigre pour cet opposant qui n’a récolté que 9,29% des suffrages. L’autre tendance avait appelé à boycotter ces élections dont ils doutaient de la crédibilité.

N’empêche qu’Affi a récidivé lors des élections législatives du 18 décembre dernier. Là encore, c’est la grande désillusion pour celui qui espérait apporter une véritable contradiction au sein de l’Assemblée nationale. Sur les 186 candidats présentés par la tendance Affi, c’est seulement 3 sièges qui sont tombés dans son escarcelle. Quand bien même il fait partie de ces élus, ses détracteurs ne cessent de crier à un échec cuisant pour celui qui tenterait (en vain) de tourner la page Gbagbo selon eux.

Toutefois, il convient de tirer de véritables leçons de tout ce qui a cours ces derniers temps dans le paysage politique ivoirien afin de savoir mieux ajuster son voile. Car ne pas faire une rétrospection pour mieux orienter la lutte politique serait dresser le lit du RHDP, coalition au pouvoir, qui ne cesse de se renforcer davantage. Aussi, d’aucuns appellent les deux tendances du FPI, et partant toute l’opposition, à se réunir afin de constituer un véritable contre-pouvoir. Car faire chemin seul serait conforter le pouvoir des Houphouétistes qui entendent l’exercer pendant longtemps encore. De même, certains observateurs appellent Affi et Sangaré à oeuvrer de concert pour la libération de leur mentor Laurent Gbagbo.
Afrique-sur7.fr

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