Le taux de personnes vivant avec le VIH en Côte-d’Ivoire en forte baisse de 12 à 3%

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Par Connectionivoirienne

Les mesures répressives de l’Etat pour lutter contre la discrimination et la stigmatisation des malades

Les chiffres actualisés des personnes vivant avec le Vih ont été donnés mardi 29 novembre 2016, au Plateau, au cours d’un atelier organisé par le Pnls et Alternative Côte d’Ivoire, à l’intention des journalistes et directeurs de publication. Il ressort de l’exposé de Dom Abla du Programme national de lutte contre le Sida (Pnls) que 460 mille personnes sont infectées en Côte d’Ivoire.

Cette population touchée comprend selon la même source, 250 mille femmes et 29 mille enfants. Des chiffres qui, en réalité, sont en baisse par rapport aux années précédentes. Le taux de prévalence dans la population nationale est aujourd’hui de 3,7 % alors qu’il y a quelques années ce même taux était de 12 %.

L’experte relève que si le taux de prévalence est en baisse, il faut déplorer la féminisation de l’épidémie puisque 4,6 % des femmes sont atteintes contre 2,7 % chez les hommes.

Autre fait, sur la base d’enquêtes de terrain, le Pnls a indiqué que si le taux de prévalence globale connaît une régression ces dernières années du fait des différentes stratégies de lutte contre la maladie, il évolue à la hausse chez les populations dites vulnérables. Ce sont les populations carcérales (les prisonniers, avec 9, 9 %), les travailleuses du sexe (11,4 %), les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (11,5 %) et les usagers de drogues (9,5 %). La raison de ces taux élevés, selon l’intervenante, est que ces populations se présentent rarement dans les centres de prises en charge de peur d’être indexées ou d’être stigmatisées pour leur statut.

C’est justement pour assurer la protection de ces couches vulnérables et celle de la population en générale, que l’état a élaboré la loi VIH, promulguée en 2014 par le chef de l’Etat. Un dispositif légal particulièrement répressif pour réduire toute sorte de discrimination. Celui-ci a été présenté par Goba Michèle du Pnls. cette loi, en son article 18 stipule : « Toute personne atteinte d’une infection sexuellement transmissible (IST), vivant avec le vih ou appartenant à un groupe vulnérable jouit, sans discrimination, des droits civils, politiques et sociaux. Toute discrimination ou stigmatisation à l’égard d’une personne en raison de son statut sérologique positif au Vih avéré ou présumé est interdite ». La même loi définit une peine d’emprisonnement d’un à trois mois et une amende de 50 000 à 500 000 F ou de l’une de ces deux peines seulement, quiconque procède ou fait procéder au dépistage du vih d’une personne sans son consentement éclairé (art 46).

Dans leur plan d’approche, pour éviter de blesser les personnes atteintes par les mots, les organisations de lutte contre le vih ont inventé des euphémismes pour qualifier certains groupes. Ainsi de sidéen dans les débuts de la maladie, on dira désormais « personne vivant avec le vih », l’homosexuel sera appelé « homme ayant des rapports sexuels avec un autre homme », la prostituée sera appelée « travailleuse du sexe », le drogué sera appelé « usager de drogue ».

SD à Abidjan

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