Être Rhdp ou mourrir en Côte-d’Ivoire: Qui après Mabri et Gnamien ? Nécessaire clarification avant l’après Ouattara

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Charles Kouassi

Le limogeage des ministres Mabri Toikeuse et de Gnamien Konan est un avertissement sans frais à l’attention de tous les détracteurs internes du Rhdp d’une part ; et d’autre part un signal fort en vue d’une possible redistribution des cartes après les législatives du 18 décembre prochain.

” Un ministre ça la ferme ou ça démissionne ” , a dit un homme politique français. L’Udpci et l’Upci peuvent bien exprimer des réserves et des désaccords , mais était-il juste et acceptable de laisser prospérer des candidatures dissidentes , à la place des candidatures indépendantes ?

Alors que le Rhdp à travers ses composantes que sont le Pdci et le Rdr , fait face à des candidatures indépendantes , n’était-il pas possible pour les ministres Mabri et Gnamien de se tenir loin de l’affrontement contre ce même Rhdp pour laisser des dissidents de leurs partis être des candidats indépendants, au lieu de défier la cohésion du parti unifié en construction , et d’accepter d’endosser l’affrontement, tout en restant au sein du gouvernement Rhdp , comme si de rien n’était ?

Par exemple Blé Guirao est un candidat indépendant que Mabri n’a pas voulu parrainer. Pourquoi n’a -t-il pas laissé les autres qui n’étaient pas d’accord être indépendants , comme Blé Dabadea Guirao à Blolequin?

La clarification était devenue nécessaire au sein du Rhdp à la faveur de cette situation, dans la perpective de 2020 et de l’après-Ouattara.

Bien entendu il était possible comme certains l’ont souhaité et espéré, que le chef de l’État ivoirien attende la fin des législatives pour tirer les conséquences de cette situation.

Mais agir ainsi n’était-ce pas entretenir la confusion sur le terrain , avec la base qui commençait à être perturbée tandis que les messages de campagne des candidats officiels du Rhdp , étaient brouillés par ” l’impunité et l’intouchabilité ” qui auraient pu prévaloir à l’égard des candidats dissidents issus de l’Upci et de l’Udpci , au moment où les indépendants issus du Rdr et peut être plus tard du Pdci étaient sanctionnés ? Qui avait dit qu’il préfère l’injustice au désordre ?

Le désordre et l’indiscipline de la situation des candidatures dissidentes parrainées par les partis de Mabri et Gnamien , étaient de nature à mettre à mal l’avenir du parti unifié.

En vérité , les Présidents Ouattara et Bédié souhaitent une gouvernance apaisée dans le pays, grâce à cette coalition. Selon eux , face à une opposition ivoirienne qui pourrait dans les mois et les années à venir s’organiser de mieux en mieux , il paraît nécessaire d’éviter une nouvelle guerre des héritiers d’Houphouet. Cette quête d’union ne semble pas bien intégrée par tout le monde , à cause des ambitions individuelles. D’où la nécessité de prendre des mesures fortes et rigoureuses par rapport à la cohérence et à l’engagement loyal et sincère dans le Rhdp.

Toutefois la porte n’est pas fermée pour Mabri Toikeuse et Gnamien Konan s’ils ont la volonté de poursuivre la marche avec le Rhdp. Sur la base des résultats des législatives , les discussions se pourraient se faire et les cartes être redistribuées au Rhdp.

Si Mabri et Gnamien gagnent de nombreux postes de députés , et s’ils remportent leur pari avec leurs candidats opposés à ceux du Rhdp , ils pourront se vendre plus chers à partir du 18 décembre 2016.

Dans le cas contraire, ils devront se préparer à accepter sans désormais broncher tout ce qui sera décidé pour eux, comme le fait Azoumane Moutaye connaissant son réel poids.

À ce titre , et en attendant de voir ce qu’il peut peser sur le terrain , l’actuel leader légal du Mfa refuse de faire comme Anaky Kobena , qui voulait faire jeu égal avec Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié sans pourtant avoir le même poids , que leur parti politique.
En vérité, la bataille de l’après Ouattara est ce qui se profile dans tout ceci.

Le chef de l’exécutif et son aîné Bédié , au delà de Mabri et de Gnamien Konan qui n’ont pas souvent fait mystère de leur volonté de ne pas s’inscrire dans les choix d’alternance au sein du Rhdp en 2020 , et qui ont clairement dit qu’ils seront candidats à la présidentielle de 2020 ( sans avoir subi aucune sanction pour cela ) , ne visent-ils pas en réalité à passer un message à tous ces cadres Rdr et Pdci qui tirent profit du système tout en cherchant la moindre occasion pour casser du Rhdp…

Le signal est clair pour tous les adversaires du Rhdp au Rdr comme au Pdci : ils seront broyés , noyés ou vont périr s’ils font le jeu de la défiance , de l’indiscipline et du désordre , au lieu de rejoindre ouvertement le camp de l’opposition.
Passés les premiers moments d’émotions au sujet de cette séparation ” temporaire ” qui était devenue inévitable , n’est-il pas possible de noter une opportunité offerte à l’Udpci et à l’Upci pour réfléchir sur ce qu’ils souhaitent vraiment en tant que parti politique ; leurs deux leaders ayant peut-être une occasion de s’émanciper , de prendre leur envol pour 2020 ou à défaut de s’adapter durablement et définitivement aux exigences de l’union au sein du parti unifié.

Affaire à suivre jusqu’au 18 décembre et même au delà , avec 2020 en ligne de mire …

Charles Kouassi

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