Favori du deuxième tour, l’ex unique Premier ministre de Nicolas Sarkozy, François Fillon espère sortir vainqueur de son duel contre Alain Juppé. Pour le parti gaulliste, une page se tourne. Et la présidentielle commence.
C’est la lutte finale. Après trois mois d’une campagne animée mais policée, François Fillon et Alain Juppé s’affrontent ce dimanche pour devenir le candidat de la droite et du centre à l’élection présidentielle de 2017. Deux hommes, deux ambitions, deux projets, deux générations, deux visions de la droite néogaulliste : libérale et catholique pour Fillon, 62 ans ; chiraquienne et humaniste pour Juppé, 71 ans. Dimanche dernier, le premier a nettement pris l’avantage. Avec 44,1 % des suffrages, Fillon a créé la surprise et changé de statut : il était outsider, le voici en pole position. À l’inverse, Juppé (28,6 %) faisait la course en tête depuis des mois – au moins dans les sondages –, il n’est plus désormais que le challenger, général fatigué d’une armée déconfite.
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Sarkozy : « J’ai cru que je pouvais revenir. Je me suis trompé »
RECIT – Comment Nicolas Sarkozy a vécu sa campagne et sa défaite à la primaire de la droite? Catherine Nay raconte dans le JDD « la chute de la maison Sarkozy ». Extraits.
Le lendemain de sa défaite, Nicolas Sarkozy déjeunait avec son staff. Un moment très joyeux. « Vous voyez, je ne suis pas parti que Juppé et Fillon s’écharpent déjà. Quand j’étais là, ils se tenaient bien! », plaisantait-il. « Il était sans amertume. On a ri en évoquant des souvenirs », témoigne Véronique Waché, son attachée de presse.
Mardi et mercredi, il a continué à recevoir les amis, les députés. « Il nous a même offert le champagne… et cela, il ne l’avait jamais fait! », s’amuse Pierre Charon, qui avoue son « blues » : « J’ai travaillé avec Chaban, avec Chirac, avec Nicolas. Et c’est lui, de loin, qui était le plus doué. Nicolas n’était pas toujours juste, pas un bon DRH ; il nous est arrivé à tous de lui en vouloir. Mais qu’importe l’injustice quand on a la chance de travailler avec Napoléon! »
«Ce type n’est vraiment pas fait comme les autres»
À un ami qui l’a appelé lundi pour lui dire sa peine, il a répondu : « Quand on fait une carrière politique, et moi cela fait quarante ans, il y a un jour où forcément ça s’arrête. Pour moi, c’était hier. J’ai cru que je pouvais revenir, je me suis trompé. » Et l’ami de commenter : « Il n’était pas abattu du tout. Ce type n’est vraiment pas fait comme les autres. » Nicolas Sarkozy se plaisait à raconter qu’en mai 2007, élu président de la République, il avait eu le cœur serré en raccompagnant Jacques Chirac à sa voiture dans la cour de l’Élysée. « Je m’étais dit : moi aussi cela m’arrivera un jour. »
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Catherine Nay – leJDD.fr
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