ADIEU. Attristé par la mort de Laurent Pokou [dimanche 14.11.16] , une légende du football ivoirien et africain. Adieu l’homme d’Asmara, l’idole de plusieurs générations. Condoléances à la famille et aux proches.
(A. Toussaint)
Curriculum Football-the-story.com/laurent-pokou
Laurent N’Dri Pokou
Né le 10 août 1947 à Abidjan (CIV)
Décédé le 13 novembre 2016 à Abidjan (CIV)
Cote d’Ivoire.png Ivoirien, attaquant, 1m78
Surnoms: L’homme d’Asmara, L’empereur baoulé
http://static.blog4ever.com/2014/12/790899/artfichier_790899_5063730_201508192536745.png 70 sélections, ? buts
1965 USFRAN Bouaké (CIV)
1966/73 ASEC Abidjan (CIV)
1973/77 Stade Rennais (FRA) 63 matchs, 44 buts
1977/78 AS Nancy-Lorraine (FRA) 19 matchs, 3 buts
1978/79 Stade Rennais (FRA) 12 matchs, 6 buts
1979/82 ASEC Abidjan (CIV)
1982/83 RS Anyama (CIV)
Laurent Pokou a marqué sa génération. Cet ancien international ivoirien reste une légende dans son pays, mais aussi au Stade rennais. Fin dribbleur, rapide, physique et dôté d’une intelligence tactique, son nom restera à jamais inscrit dans les mémoires du football africain. Reconnu comme l’un des plus grands attaquants de l’histoire, sa carrière n’a jamais décollé comme elle l’aurait mérité. Il fait ses débuts de footballeur dans son pays, la Côte d’Ivoire, à l’ASEC Abidjan puis à l’USFRAN Bouaké. Revenu ensuite à l’ASEC, il remporte plusieurs titres de champion et quelques coupes nationales avec le club phare du pays. Les accélérations, la vivacité et le sens du but du joueur vont lui permettre de hisser le club au sommet tant sur le plan national que sur la scène internationale. Le sélectionneur de l’équipe nationale de l’époque, le français Paul Gévandon, est convaincu de son immense talent et l’emmène à la CAN 1968 en Éthiopie. http://static.blog4ever.com/2014/12/790899/artfichier_790899_5056942_201508164002409.jpgEt c’est lors de cette compétition que l’attaquant va se révéler au monde entier. Il y obtient une belle troisième place, et un surnom : « l’homme d’Asmara », pour un fait d’arme lors de la demi-finale contre le Ghana, le 19 janvier 1968. Alors que les Éléphants sont menés 2 buts à 1, il se déchaîne et inscrit deux buts en à peine cinq minutes de jeu. Complètement survolté, il élimine les défenseurs des « Black Stars » les uns après les autres, et les laisse médusés par tant d’adresse. La Côte d’Ivoire mène alors 3 à 2, mais ça ne suffit malheureusement pas. Le match se finit sur une victoire du Ghana par 4 buts à 3. Sa légende naît de cette défaite pleine de panache. Pokou inscrit son sixième buts lors du tournoi, ce qui lui permet de devenir meilleur buteur de la compétition. Il récidive en en mettant 8 autres lors de l’édition soudanaise de 1970, après avoir inscrit un quintuplé face à l’Éthiopie, ratatinée 6 à 1. En seulement deux phases finales, l’attaquant a inscrit 14 buts, un record qui aura tenu pendant près de quarante ans perdu au détriment du camerounais Samuel Eto’o. Le joueur a malheureusement étalé son talent avec sa sélection sans pour autant remporter une CAN. Logiquement courtisé par les clubs français les plus prestigieux, Pokou quitte la Côte d’Ivoire sur le tard, en décembre 1973. Il signe à Rennes et devient le premier joueur ivoirien à quitter le pays pour jouer dans une division professionnelle, lui qui avait toujours joué sous licence amateur en Côte d’Ivoire. Pour sa première saison 1973-1974, il contribue au maintien de son club en inscrivant 8 buts en 14 rencontres. Il enchaîne les réalisations, ridiculise toutes les défenses, et permet à Rennes d’éviter la relégation. Lors de la deuxième année, le joueur ivoirien confirme en trouvant le chemin des filets à 14 reprises. Ainsi il devient le meilleur buteur rennais, insuffisant cependant pour rester en Première Division. Malgré la relégation, l’attaquant ivoirien reste chez les Rouges et Noirs. Son début de saison en D2 est époustouflant, avec dix-sept buts marqués lors de ses onze premiers matchs. Malheureusement, lors d’une rencontre à Châteauroux, sa saison s’arrête précocement, victime d’une grave blessure au genou. Pokou mettra 17 mois à revenir. Entre temps, Rennes a fait un nouveau yo-yo, et retourne en deuxième division. Nous sommes déjà en 1977. À 30 ans, « l’homme d’Asmara » quitte la Bretagne, direction AS Nancy Loraine, où Michel Platini se réjouit de l’avoir comme coéquipier. L’attaquant ne parviendra pourtant jamais à y donner sa pleine mesure, victime d’une maladie parasitaire. En septembre 1978, il décide de revenir en Bretagne, dans le « club de sa vie », le Stade Rennais. Ce retour ne dure malheureusement que quelques mois. Décembre 1978, il insulte et frappe l’arbitre lors d’un match de coupe de France, et écope de six mois de supension en appel. Écœuré, il rentre en Côte d’Ivoire, et termine sa carrière avec l’ASEC Abidjan. Avant de mettre un terme à sa carrière sportive, il participe à une dernière Coupe d’Afrique, en 1980. Laurent Pokou reste dans le monde du football en entraînant deux clubs ivoiriens (ASEC Mimosas et RS Anyama). Puis il intègre la fédération ivoirienne de football et devient ambassadeur de la FIFA. Il a aussi été ambassadeur d’une association humanitaire appelée « SOS Villages d’Enfants ». Laurent Pokou est décédé le 13 novembre 2016, à l’âge de 69 ans, des suites d’une longue maladie. Cet homme restera une légende du football ivoirien et africain.
PALMARÈS
3ème de la Coupe d’Afrique des nations en 1968 (Côte d’Ivoire)
Champion de Côte d’Ivoire en 1970, 1972, 1973 et 1980 (ASEC Abidjan)
Vice-champion de Côte d’Ivoire en 1965 (USFRAN Bouaké)
Vainqueur de la Coupe de Côte d’Ivoire en 1967, 1968, 1969, 1970, 1972 et 1973 (ASEC Abidjan)
Vice-champion de France de D2 en 1976 (Stade Rennais)
Vainqueur de la Coupe Félix Houphouët-Boigny en 1980 (ASEC Abidjan)
Champion de Côte d’Ivoire de D2 en 1983 (RS Anyama)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
2ème au Ballon d’or Africain en 1970
3ème au Ballon d’or Africain en 1973
Meilleur buteur de la Coupe d’Afrique des Nations en 1968 (6 buts) et 1970 (8 buts)
Nommé Officier de l’ordre National puis Commandeur de la République de Côte d’Ivoire
À recu l’ordre du Mérite de la CAF
VIDÉO
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