Pour comprendre en partie comment la victoire de Trump a pu “échapper” aux sondeurs et aux médias

Reuters
Reuters

Peu importe les sondages, peu importe les compétences et l’expérience… Les électeurs ont parlé : Hillary Clinton ne sera pas présidente.

Le candidat que l’on présentait régulièrement comme « la personne la plus qualifiée pour la charge de président des États-Unis, » n’entrera pas à la Maison-Blanche. Et Hillary Clinton n’entrera pas dans l’histoire comme la première femme à diriger le pays. Déjouant tous les sondages, les Américains ont rejeté de manière très brutale et nette sa candidature et porté le républicain Donald Trump à la Maison-Blanche, sans doute « l’homme le moins qualifié pour le poste ». Ses électeurs le reconnaissent eux-mêmes, 63 % de ceux qui affirmaient avoir voté pour le promoteur immobilier new-yorkais, estimaient qu’il « n’avait pas le tempérament » pour être président.

Le New York Times notait, la veille de l’ouverture des bureaux de vote, que le mot qui définirait le mieux l’année 2016 serait « disruption ». Et Trump est venu, comme un point d’exclamation, le confirmer. Les électeurs américains, comme les Britanniques avec le Brexit, ont rejeté la classe politique traditionnelle, ce qu’ils appellent « Washington ». Les plus défavorisés, les moins éduqués, ceux qui ont le sentiment d’avoir été abandonnés par la classe politique, se sont révoltés. Peu importe que Trump ne soit pas le plus qualifié des prétendants à la Maison-Blanche, les électeurs en colère voulaient quelqu’un qui ne soit pas du sérail.

Dès les premiers résultats, on a senti que quelque chose se passait.

Hillary Clinton, la candidate sans doute la plus apte à assumer la fonction de présidente, la mieux préparée, ex-First Lady, ex-sénatrice de New York, entrée en politique après ses études de droit à Yale, passait pour l’archétype de ce qu’une majorité d’Américains rejetait. Alors que les discours démagogiques de Trump galvanisaient son auditoire, Hillary n’arrivait pas à soulever l’enthousiasme. L’affaire de ses emails, mais aussi les conférences pour des banques de Wall Street à 200.000 dollars, n’ont pas arrangé ses affaires.

Ses soutiens naturels ont aussi déserté Hillary Clinton. Les femmes, traditionnellement démocrates, et qui représentent 53 % de l’électorat, ne se sont pas mobilisées en masse pour la porter à la Maison-Blanche, les Hispaniques, que Trump a tant accusés d’être responsables des maux des États-Unis, n’ont pas fait entendre leur voix. Dès les premiers résultats, on a senti que quelque chose se passait. État après état, même dans des bastions traditionnellement démocrates ou dans des circonscriptions gagnées par Obama en 2008 et en 2012, les électeurs désertaient Hillary.

Avec sa défaite en Pennsylvanie, Hillary Clinton reconnaissait le triomphe de son adversaire.

Après 18 mois d’une campagne d’une rare violence, s’ouvre maintenant un avenir plus qu’incertain, avec un homme plus connu pour un jeu de téléréalité que pour son intérêt pour la chose publique.

Lefigaro.fr

Commentaires Facebook

Les commentaires sont fermés.