Des proches de Valls invités en Côte d’Ivoire aux frais du contribuable
Le Premier ministre Manuel Valls était en Côte d’Ivoire, dimanche 30 et lundi 31 octobre, pour une tournée à laquelle il a convié des proches.Le Premier ministre Manuel Valls était en Côte d’Ivoire, dimanche 30 et lundi 31 octobre, pour une tournée à laquelle il a convié des proches
Le Premier ministre a gracieusement fait venir une amie et le journaliste Nicolas Domenach, lors de son déplacement en Afrique, selon l’émission Quotidien.
Les invitations de Manuel Valls lors de ses déplacements à l’étranger refont parler d’elles. En juin 2015, le Premier ministre était allé assister à un match de football avec ses deux fils à Berlin, en utilisant le jet du gouvernement, le tout aux frais de la princesse. II avait finalement annoncé qu’il rembourserait les 2500 euros qu’avait coûté le voyage de ses enfants. Depuis lundi, le chef du gouvernement est de nouveau épinglé, pour avoir cette fois emmené gratuitement au moins une proche et un journaliste lors de son déplacement en Afrique, de samedi à lundi.
Pendant trois jours, le Premier ministre, accompagné de son épouse Anne Gravoin, s’est rendu au Togo, au Ghana et en Côte d’Ivoire. C’est Quotidien, l’émission de Yann Barthès sur TMC, qui a dénoncé lundi soir la présence aux côtés du chef de l’exécutif de Laurence Katché, une amie du couple Valls-Gravoin et du journaliste politique Nicolas Domenach, lors de l’escale en Côte d’Ivoire.
Ni médias, ni délégation officielle
Comme le souligne Hugo Clément, le journaliste de l’émission envoyé sur place, le déplacement des membres de la délégation officielle (élus, ministres, conseillers ou encore diplomates) est pris en charge par l’Etat. Les médias règlent eux-mêmes le trajet en avion et l’hôtel.
« Ce déplacement en Afrique nous a été facturé 2200 euros par personne », détaille-t-il, depuis Abidjan.
Pourtant, d’autres personnes présentes, qui ne font pas partie de la délégation officielle, n’ont pas payé ce déplacement, ajoute le journaliste. Il s’agit des « invités » du Premier ministre. Une amie du couple, Laurence Katché, épouse du musicien Manu Katché, est filmée par Quotidien en sortant de l’avion de la République française, transportée par des véhicules officiels ou encore lors d’une visite de Manuel Valls à des militaires français.
290 euros la nuit
Laurence Katché est également logée au Sofitel d’Abidjan, comme le chef du gouvernement et son épouse. Une rapide recherche sur Internet, permet de déterminer que le prix d’une chambre, à la nuit, pour une personne, dépasse les 290 euros.
« Oui, je suis invitée », lance-t-elle au journaliste qui lui pose la question. Manuel Valls ne se cache d’ailleurs pas de sa présence. « Je suis très heureux de partager ce moment avec une amie chère, qui est Laurence Katché et qui a passé les 16 premières années de sa vie ici à Abidjan », clame le Premier ministre, lors d’un discours.
Mais pourquoi l’inviter aux frais du contribuable? « Je suis une amie du Premier ministre, j’ai vécu très longtemps en Côte d’Ivoire, c’est mon pays de coeur et je suis ravie de revenir ici au bout de 20 ans », se justifie l’intéressée auprès du journaliste. « L’entourage de Manuel Valls nous explique qu’inviter des gens en voyage officiel, ça fait partie des privilèges de la fonction », explique ensuite Hugo Clément. Il ajoute que selon cette même source, « l’hôtel n’a pas été payé par l’Etat français, mais par le gouvernement ivoirien ».
« C’est une technique de journalisme »
Autre invité aux frais de la princesse: l’éditorialiste politique Nicolas Domenach, personnellement convié par Manuel Valls pour ce déplacement. « Je ne vous répondrai pas », a-t-il d’abord lancé au journaliste qui le questionnait sur le sujet, avant de se justifier: « C’est une technique de journalisme de combat rapproché, c’est 40 ans d’expérience, 40 ans de boulot. »
« J’ai voyagé avec tous les ministres de tous les côtés, de tous les clans, dans toute ma vie. Je ne me suis jamais senti inféodé à aucun, ajoute l’éditorialiste, en esquissant une leçon de journalisme face à son confère. Et de conclure, plutôt mal à l’aise: « Je paye de ma personne, je suis là. »
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