Dasse Claude in Afrikipresse.fr
Dans un post publié le mardi 25 octobre 2016, sur sa page facebook, l’artiste ivoirienSerges Kassy exprimait son désarroi sur des droits d’un montant de 14 euro (soit 9170 Francs Cfa) qu’il aurait perçu de la part du Burida (Bureau ivoirien du droit d’auteur) via la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem), en France. Une sortie qui a irrité Irène Vieira, le Directrice générale du Burida.
« (…), Je m’appelle Serges Kassy, artiste musicien chanteur ivoirien très connu en Afrique , dans le monde, et très populaire dans mon pays la Côte d’Ivoire. Avant de quitter mon pays , mes albums étaient joués dans tous les espaces , et supports audiovisuels du pays. Contraint à l’exil depuis le 11 avril 2011, donc depuis bientôt 6 ans ,et inscrit a la Sacem le bureau de droit d’auteur en France, ce jour, je reçois des documents de la Sacem, m’informant que le Burida m’a déclaré depuis mon départ précipité du pays, en 2011, jusqu’à ce jour, la somme de 14 Euros comme droit d’auteur » a écrit Serges Kassy.
Il poursuit : « Est-ce que le Burida est en train de me dire que depuis bientôt 6 ans, en Côte d’Ivoire dans mon pays, aucun espace public, maquis ,bars,boites nuit hôtels, salles de jeux, radios privées, et espaces sonorises, n’ont ( sic ) jamais joué mes œuvres? ».
Jointe au téléphone 24 heures mercredi 26 octobre 2016, Assah Irène Vieira, la directrice générale du Burida n’a fait aucun mystère pour réagir.
« Serges Kassy est l’un de nos sociétaires. Et jusqu’à preuve du contraire, il n’a pas encore démissionné du Burida. On m’a aussi parlé de sa publication. Il dit qu’il est allé à la Sacem et c’est la Sacem qui lui aurait présenté un état du Burida. Déjà s’il est membre de la Sacem et s’il est également membre du Burida, nous, on le paye en tant que membre du Burida. Nous n’expédions pas ses droits à la Sacem. C’est l’un de nos membres, et en tant que tel, c’est ici qu’il est payé. S’il veut se faire payer, il se présente chez nous, et on fait l’état et s’il est d’accord, on lui remet son argent ou on lui fait son chèque. Si c’est moins de 100 mille francs Cfa, il le récupère à la caisse. S’il n’est pas présent, comme beaucoup d’autres, il peut nous demander de faire un virement sur un compte dont il nous donne le numéro. Il peut aussi nous demander de lui envoyer cela par MoneyGram, comme cela arrive souvent. Il peut même donner procuration à un parent pour venir récupérer son chèque chez nous.
Donc depuis que Serges Kassy est parti en exil, peut être au Ghana ou peut être maintenant en France, il ne nous a jamais écrit pour nous demander de verser à qui que ce soit ses droits. On n’a jamais fait son état. Donc, la Sacem ne peut pas dire que le Burida lui a envoyé 14 euro. Ça, ce n’est pas vrai et ça ne peut jamais être vrai ! Ce que nous, nous envoyons à la Sacem, c’est toutes les fins d’années, le point de ses sociétaires à elle, Sacem. Mais qui ne sont pas des sociétaires du Burida.
Voilà, Serges Kassy ne peut donc pas dire que c’est 14 euro qu’on lui a envoyé. Surtout qu’il ne nous a jamais demandé de faire son état. La preuve, il y a l’artiste Gédéon qui est au Ghana. il nous appelle et on lui envoie ses droits par MoneyGram. Aïcha Koné a envoyé quelqu’un récupérer ses droits par procuration. Si un artiste a des droits en répartition, son nom est affiché comme tout le monde. C’est à l’artiste de faire la demande pour qu’on les lui verse. S’il ne le fait pas, ça reste dans nos comptes. Ce n’est pas parce qu’il ne reçoit pas d’argent qu’il n’y a pas de droit à lui verser. Si un artiste nous demande le décompte, on le lui fait.
Maintenant, Seges Kassy parle de 14 euro et nous avons lu des gens qui ont écrit : « ils ont volé ton argent », etc. Serges Kassy est un reggeaman qui a des textes engagés. De vous à moi, dans les boîtes de nuit et dans les maquis, est-ce qu’on joue du Serges Kassy ? Ça m’étonnerait. Même s’il avait des droits généraux, je ne saurais vous dire exactement ce qu’il gagne parce que je ne suis pas directrice de la répartition. Il faut bien que je demande combien il a dans nos comptes, ce que je n’ai pas fait. Je veux dire, si son argent n’ai pas élevé, ce n’est pas une histoire de 6 ans. Vous pouvez même faire 10 ou 15 ans et vous pouvez ne rien avoir parce que votre répertoire n’intéresse pas les utilisateurs.
Et il n’a pas fait de nouveaux CD qu’il pourrait vendre ici pour dire qu’il a des droits mécaniques. L’argent, ça ne tombe pas du ciel. Ou on ne regarde pas le visage pour dire que c’est un grand artiste. Si tu es un grand artiste, ce sont les utilisateurs qui doivent nous le dire. Aujourd’hui, dans notre méthode de répartition, les artistes participent avec nous à tous les niveaux. Ils suivent tout le processus pour mieux voir que nous n’inventons rien. On part de ce que nous donnent les utilisateurs. Nous n’avons aucun problème de coloration politique dans la répartition des droits d’auteur. Ce n’est pas notre problème. Cela ne rentre pas en ligne de compte.
Si l’utilisateur qui est par exemple, la Radio ou la boite de nuit nous remet le programme qu’elle a exécuté, nous le respectons. Nous, nos membres, nous ne les considérons pas par rapport à leur engagement politique. (…) Il faut que Serges Kassy reconnaisse qu’on travaille au lieu de nous traiter de voleur sur les réseaux sociaux. Si nous sommes des voleurs, il n’a qu’à démissionner et être à la Sacem. Il n’a qu’a présenter sur ces réseaux sociaux l’état de paiement et que la Sacem dise ‘’c’est nous qui avons envoyé cet état de paiement’’.
Même la Sacem elle-même, les états de paiement qu’elle nous envoie, il y des un euro dedans. Si vous voulez, avant d’écrire votre article, passez au Burida rencontrer le directeur de la répartition, il va vous les présenter, même si je ne suis pas là. Il y a des paiements d’un euro pour des artistes Ivoiriens et partout dans le monde. Et puis, 14 auro, ça fait environ 10 mille francs Cfa, alors que chez nous, si votre montant n’atteint pas 20 mille ça ne sort pas. Ça reste dans les machines. Donc ce qu’il dit ne peut pas être vrai. En plus, nous n’envoyons pas l’argent de nos sociétaires en francs», a répondu la patronne du Burida.
Claude Dassé
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