Blaise Compaoré pourrait être choisi comme vice-président ivoirien, si l’on en croit le parti de l’opposant Mamadou Koulibaly. Cas d’école plus que véritable épouvantail politique…
L’ancien président burkinabè Blaise Compaoré est Ivoirien. Ivoirien de cœur depuis son mariage avec Chantal Terrasson des Fougères. Ivoirien par refuge depuis cette insurrection populaire qui lui fit prendre la clef des champs de manioc (insurrection qui célèbre, ces 30 et 31 octobre, son deuxième anniversaire). Blaise Compaoré est même Ivoirien de papier, depuis sa naturalisation, en février dernier, après plus d’un an de résidence entre Yamoussoukro et le quartier abidjanais de Cocody.
De là à imaginer que le chef d’État déchu échafaude une carrière politique sur la lagune Ebrié, il n’y a qu’un pas que le parti de Mamadou Koulibaly n’a pas tardé à franchir, dès que le projet de nouvelle Constitution ivoirienne a été mis sur les rails. Jamais avare d’une outrance, en particulier dirigée contre le Burkina Faso, la formation « Liberté et démocratie pour la République » (Lider) postait, sur Facebook, le 18 octobre dernier, ce petit scénario de politique fiction : « Avec cette Constitution, Ouattara s’arroge le droit de nommer la personne qui terminera son mandat en cas de vacance du pouvoir (article 179) », lequel « vice-président pourra être sa femme, son frère, Blaise Compaoré ».
Début de nostalgie pro-Compaoré
Et la communication du parti de surfer sur la complicité des « copains » Ouattara et Compaoré, soulignant tantôt le rôle que le Burkinabè aurait joué en faveur d’ADO, lors de la crise ivoirienne, et décrivant tantôt la stratégie « compaoriste » d’un président ivoirien qui tenterait de se maintenir au pouvoir à vie. Conformément à la théorie du « plus c’est gros, plus ça passe », l’hypothèse surréaliste d’un Compaoré vice-président de Côte d’Ivoire n’a pas manqué de faire réagir sur le web et dans les gloglos abidjanais…
Roch Marc Christian Kaboré insiste pour dire que tôt ou tard, Blaise Compaoré devra rendre des comptes
Le curriculum vitæ du « beau Blaise » ne serait-il donc pas soldé ? Si retour en politique il devait y avoir – ne jamais dire « jamais » –, ça serait plutôt dans son pays d’origine. Bien sûr, l’actuel président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, insiste pour dire que « tôt ou tard, Blaise Compaoré devra rendre des comptes », en tant que ministre de la Défense, pour la répression de l’insurrection, ou en tant que chef d’État propulsé au pouvoir suprême suite à l’assassinat de Thomas Sankara. Mais le régime burkinabè ne peut nier qu’un début de nostalgie commence à poindre, dans un Burkina en léthargie économique.
Résurrection politique
Compaoré se rêve-t-il en Kérékou ou en Sassou, capable de revenir au pouvoir après une déchéance ? Officiellement, il ne s’exprime pas. Mais son énigmatique visite à Henri Konan Bédié, il y a quelques semaines, apparut comme une manière d’afficher sa bonne mine. Est-il actif ailleurs que sur les vélos d’appartement ?
Sur le plan politique, c’est ce 16 octobre que vient d’être lancée la « Coalition pour la démocratie et la réconciliation nationale » (CODER) qui regroupe 8 partis politiques qui furent proche de son régime. Sur le plan militaire, le parti de l’actuel président du Faso accuse les pro-Compaoré d’avoir fomenté récemment une nouvelle tentative de déstabilisation du pays.
Si la survie de l’individu Compaoré est passée par la Côte d’Ivoire, il est peu probable que sa résurrection politique passe par ses institutions. Le projet de nouvelle Constitution prévoit que le vice-président ivoirien succède au président en cas de décès ou d’empêchement et qu’un présidentiable doit être « né de père ou de mère ivoirien d’origine »…
Avec Rewmi.com
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