Par Connectionivoirienne
Pour le front du refus, le mot d’ordre reste maintenu
Faisant son bilan d’étape jeudi après-midi, au cours d’une conférence de presse, le front du refus, organisateur de la marche contre la constitution Ouattara, a annoncé un « giga meeting » ce samedi 22 octobre 2016, à la place Ficgayo de Yopougon. Danièle Boni Claverie a affirmé que le mot d’ordre de marche est maintenu et ce meeting de Yopougon sera l’occasion de lancer de nouveaux mots d’ordre pour la suite de la bataille.
Après avoir expliqué l’arrestation suivie de la « détention mobile » des leaders du front du refus, elle a indiqué que malgré tous les obstacles des autorités, la manifestation de jeudi qui a mobilisé selon elle, un millier de personnes à Abidjan est un « succès » voire « une victoire ».
Tour à tour les leaders sont revenus sur les motifs qui justifient cette « nouvelle dynamique » qui vise à amener le pouvoir à retirer le projet. Abou Drahamane Sangaré du Fpi a expliqué que la constitution est un débat de société et le peuple ne saurait être exclu de son élaboration. Si le peuple y avait été associé, dit-il, on en serait aujourd’hui à un consensus. « Ce n’est pas une affaire de camp politique mais une affaire de la Côte d’Ivoire », a-t-il martelé. Intervenant à sa suite, Pr. Mamadou Koulibaly s’est penché sur la tactique de dissuasion de la police qui, selon lui, a fait usage d’un schéma qui consistait à décapiter le mouvement en prenant les leaders de sorte à détourner les militants des objectifs initiaux. Aussi a-t-il donné ce conseil pour la suite du combat : « Il faut que les militants soient conscients que sur ce type de champ de bataille, si votre leader est emporté, s’il tombe, s’il disparaît, le principe de base du combattant, c’est de continuer le combat. Ne vous posez pas la question : ‘’il est où?’’ Là où vous devez aller, vous êtes tombés d’accord d’y aller, vous y allez quand même. Et ce matin les gens qui étaient là ont continué. (…) Le chemin que nous montrons, c’est la désobéissance à une autorité qui ne doit pas faire ce qu’elle a envie de faire. »
Avec ces propos, il faut s’attendre à des jours plus mouvementés avant le 30 octobre 2016, date théorique de la tenue du référendum. Mais bien avant, ce samedi 22 octobre, le pouvoir et ses soutiens lancent également leur premier meeting de campagne au stade Houphouët-Boigny, en présence d’Alassane Ouattara. L’enjeu sera celui de la mobilisation après la mauvaise expérience de 2015, lors de l’investiture du candidat unique du Rhdp. Les organisateurs auront encore fort à faire dans un contexte où le référendum en lui-même, est loin d’être la préoccupation actuelle des Ivoiriens.
Entre le camp du refus et celui du « oui », l’on saura de quel côté penchera la balance de la mobilisation avec des moyens disproportionnés : le pouvoir qui met tout en œuvre pour transporter ses militants quand ceux de l’opposition se déplaceront à leurs frais.
SD à Abidjan
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