Côte-d’Ivoire procès Simone Gbagbo: interrogé sur ses contradictions, un témoin fond en larmes

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Par Manuella Yapi

Interrogée sur les contradictions dans ses propos, Massata Silué, témoin de la partie civile au procès à Abidjan pour « crimes contre l’humanité » de l’ex-Première dame de Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo, a fondu en larmes mardi, après avoir déclaré que son frère a été tué en 2011 et non en 2012 comme elle l’a signifié en instruction.

« J’ai fait moi-même les démarches (administratives) mais c’est une erreur (…), mon frère est mort en 2011, pas en 2012 », a dit en larmes Mme Silué, expliquant avoir déclaré le décès de son frère un an plus tard parce qu’elle voulait en « être sûre », étant donné qu’elle n’a « jamais vu son corps ».

« Cette dame est sergent de police au bureau des enquêtes (…). Elle a déclaré à la mairie le 30 avril 2012 que son frère est décédé le 08 avril 2012 et l’a confirmé devant le juge d’instruction (en) octobre 2014 », a réagi la défense, estimant qu’il ne s’agit pas d’une « quelconque erreur ».

A l’entame du contre interrogatoire, le témoin a affirmé que le décès de son frère dans la commune de Yopougon (Ouest d’Abidjan) date de 2012, avant de se raviser: »une chose est sûre, c’est qu’il est mort en 2011″.

Le document « dit qu’il est décédé le 08 avril 2012 et vous avez dit la même chose au juge d’instruction. Entre le papier et vous qui devons-nous croire? », a demandé le président de la Cour, Boiqui Kouadjo, l’air agacé.

« La date n’est pas vraiment exacte (…) j’ai beaucoup de problèmes, mon père est décédé avant-hier », a-t-elle répondu, tendue, retournant désespérément la pile de documents qu’elle a apporté.

Selon les avocats de la partie civile, il ne peut s’agir que d’une « erreur administrative » puisque « la déclaration de décès date février 2012: »en février, elle ne pouvait pas annoncer » par « anticipation (…) un décès pour avril ».

Massata Silué a réclamé un « dédommagement » pour son frère, tué par « des hommes en tenue » pendant la crise postélectorale, selon des témoins.

L’ex-Première dame ivoirienne est poursuivie depuis le 31 mai pour « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité », commis pendant la crise postélectorale en Côte d’Ivoire qui a officiellement coûté la vie à au moins 3.000 personnes.

MYA

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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