Côte-d’Ivoire: Des enseignants de l’Université de Korhogo suspendent « toute activité académique »

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Pour dénoncer l’agression de l’un d’eux

Par Michèle Irié

Les enseignants de l’université Péléforo Gon Coulibaly (UPGC) de Korhogo (Nord ivoirien, à plus de 560 km d’Abidjan), ont suspendu mardi les cours et compositions, pour protester contre l’agression d’un des leurs par des étudiants dont ils demandent la radiation, a appris Alerte Info.

« Nous avons décidé d’observer un arrêt de travail immédiat jusqu’à la prise de sanctions exemplaires à l’encontre des auteurs de ces actes », a indiqué le secrétaire général Frédéric Mobio, précisant avoir demandé « une radiation », à la suite d’une assemblée générale extraordinaire tenue mardi par la Coordination nationale des enseignants chercheurs de Korhogo (CNEC-UPGC).

« L’agression s’est déroulée le dimanche (16 octobre) alors que le professeur surveillait une composition qu’ont voulu empêcher des étudiants qui protestaient contre la détention abusive de leurs camarades », a affirmé M. Mobio indiquant que l’enseignant n’a pas été blessé.

« Depuis trois mois, une dizaine d’étudiants est en prison sans avoir été jugée » coupable « d’avoir lynché sur le campus un voleur », a-t-il déclaré déplorant que « malgré l’alerte qu’il a donné au ministre de l’Enseignement supérieur, rien n’a été fait » pour éviter les évènements actuels.

Selon un étudiant présent au moment des faits, le voleur dont « la mort est survenue avant l’arrivée de l’ambulance » serait un « neveu du chef d’état-major, Soumaïla Bakayoko ».

Un membre de sa famille mécontent du sort qui lui a été réservé, a « désigné de mémoire » tous les étudiants qu’il a rencontré sur le campus quelques temps après les faits, raconte le témoin qui se dit heureux de n’avoir pas été aperçu. « J’aurais été injustement dans le même cas que certains aujourd’hui en prison », a t-il ajouté.

Les étudiants interpellés devaient attendre la fin des vacances judiciaires avant d’être jugés à en croire ce témoin. Un calendrier qui leur a fait « rater ainsi plusieurs compositions ».

Une « injustice qu’a tenu à dénoncer un syndicat estudiantin en empêchant les examens, en soutien à leurs camarades emprisonnés » a dit M. Mobio.

MIR

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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