Par Connectionivoirienne
Comment Raphaël Lakpé a froissé une décision de Ouattara
Le président élu de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (Unjci) Moussa Traoré dit MT ne siégera plus au Conseil national de la presse (Cnp), organe régulateur de la presse écrite en Côte d’Ivoire. A sa place, MT a désigné son vice-président Kanga Rovia pour occuper le siège qui revient à l’Unjci au sein de l’organe. C’est l’aboutissement des pressions, tous azimuts, menées par le président de l’institution Raphaël Lakpé depuis deux mois.
Si pour un confrère, l’éviction de MT émane de la volonté du chef de l’Etat Alassane Ouattara qui ne voulait pas le voir siéger parce que son image serait ternie par des affaires sales, il n’en est rien, selon le président de l’Unjci lui-même et selon des sources indépendantes joints par connectionivoirienne.net.
Qu’en est-il réellement ?
Il ressort de nos informations que depuis la désignation des membres du Cnp par décret en conseil des ministres le 13 juillet 2016, un seul nom, celui de Moussa Traoré, troublait le sommeil de Raphaël Lakpé, président du Cnp, lui-même nommé par décret. Ce dernier qui récusait le président de l’Unjci a, dès lors, engagé une bataille pour que soit remplacé MT. Ainsi, il a écrit au chef de l’Etat en menaçant de démissionner si MT n’est pas remplacé. Le sujet devenait si intrigant et agaçant pour la présidence ivoirienne que le président de l’Unjci a été appelé par le palais pour plus d’informations sur le dossier.
Après consultations et conseils de ses amis, MT qui, selon ses propres termes, n’était pas dans une posture de résistance vis-à-vis de Raphaël Lakpé s’est résolu à faciliter les choses en écrivant à la présidence pour se faire remplacer par son vice-président Kanga Rovia. «Quand quelqu’un dit qu’il ne veut pas travailler avec toi, pourquoi faire de la résistance ? Dans ma position actuelle, je n’ai pas à résister et à tempêter pour rester au Cnp. C’est moi-même, sans y être forcé, qui ai écrit à la présidence pour que je sois remplacé », a expliqué Moussa Traoré qui dit ne pas avoir de problème personnel avec Lakpé.
Le président de l’Unjci ajoute que ce coup de Lakpé obéit à la logique du complot permanent contre lui depuis qu’il a pris les rênes de la faitière des journalistes de Côte d’Ivoire. C’est, affirme-t-il sans sourciller, Raphaël Lakpé qui a manœuvré à 24 heures du congrès d’avril 2016 qui a élu MT, pour le retrait d’une grosse du tribunal d’Abidjan. Cette grosse qui fut publiée sur Facebook a été utilisée par ses adversaires pour tenter d’invalider sa candidature. En vain. MT révèle également que le 15 avril, le responsable du service juridique du CNP, Koné Lanciné a fait le pied de grue au tribunal d’Abidjan Plateau pour obtenir ladite grosse.
Raphaël Lakpé, faut-il l’affirmer, a vu dans la nomination de Moussa Traoré une humiliation, un affront insupportable pour lui. Leur relation n’était plus au beau fixe depuis une affaire de corruption pour le compte de l’ex-ministre des finances Kaba Nialé. Cette affaire remonte à début 2014 et le président de l’Unjci cité, avait écopé d’une sanction de six mois par le Cnp dirigé par Raphaël Lakpé. MT avait dès lors rendu sa démission le 21 janvier 2014 de la tête de l’Unjci avant de revenir six mois plus tard, lavé de tout soupçon.
Au moment où il entame un deuxième mandat à la tête de la plus grande organisation des journalistes de Côte d’Ivoire, Moussa Traoré ne veut plus se laisser faire face aux coups tordus de ses adversaires. Se disant désolé que des journalistes s’attaquent très souvent à des journalistes au mépris des règles de déontologie, Moussa Traoré Ahmed met en garde le directeur de publication du journal « La Synthèse » (Charles Trabi, un adversaire lors du dernier congrès) qui a fait une annonce anti-confraternelle dans son journal. « Je suis prêt à livrer des secrets sur lui s’il me salit », avertit-il.
SD à Abidjan
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