Par Connectionivoirienne
Le camp Sangaré annonce les couleurs contre le referendum – Marie Odette Lorougnon devant des jeunes à Yopougon :
« On ne peut pas accepter l’expropriation… L’heure est venue de prendre la Côte d’Ivoire pour la remettre à la Côte d’Ivoire»
Les jeunes du Front populaire ivoirien (tendance Sangaré) et les organisations alliées ont eu une importante rencontre samedi au baron de Yopougon en vue de définir une stratégie commune de lutte contre le référendum constitutionnel annoncé par le pouvoir.
Sangaré Abou Drahamane qui était annoncé à cette rencontre s’est fait représenter par sa vice-présidente et secrétaire national de l’Offpi, Marie Odette Lorougnon Gnabri. L’ancienne députée d’Attécoubé, dans son langage direct qu’on lui connaît, n’a pas mâché ses mots pour s’élever contre ce qu’elle qualifie de « plan commun d’expropriation de la Côte d’Ivoire ». Elle remettait en cause le projet de constitution dictée, selon elle, par Alassane Ouattara. Pour elle, les jeunes doivent se tenir prêts pour de grandes manifestations car cette constitution va à l’encontre des intérêts du peuple de Côte d’Ivoire. Cette Constitution, dit-elle, a la particularité non seulement d’avoir été écrite par une seule personne mais qu’elle donne tous les pouvoirs à Alassane Ouattara, y compris le droit de disposer des terres ivoiriennes. « Le peuple de Côte d’Ivoire est arrivé à la limite de sa patience. On n’a jamais vu au monde un président gouverner contre le peuple pour lequel il est là », s’est-elle émue, déclarant qu’elle assume ses propos. Puis madame Lorougnon de galvaniser les jeunes en ces termes : « L’heure est arrivée de prendre la Côte d’Ivoire pour la remettre à la Côte d’Ivoire ».
Selon Marie Odette Lorougnon, s’il y a une disposition dans ce projet de constitution qui doit sonner le réveil des Ivoiriens, c’est bien la propriété foncière. Les terres en Côte d’Ivoire, a-t-elle relevé ne peuvent appartenir en priorité à l’Etat mais au contraire aux autochtones qui se sont installés les premiers sur les terres avant la naissance de l’Etat. « La terre peut-elle appartenir à un Etat ? L’Etat est né quand ? Quel est cet Etat ? Qui est l’Etat ? », s’est-elle interrogée devant un public acquis et très réceptif à son discours. Elle a pris le cas actuel de Bingerville où près de 400 ha de terre ont été arrachées contre le gré des populations Ebrié avec destruction de plantations d’hévéas. « La terre de Côte d’Ivoire appartient aux communautés villageoises. On ne peut pas accepter que ce pays soit dépossédé. On ne peut pas accepter qu’on nous arrache la Côte d’Ivoire pour les autres. Ce qui se passe est sérieux. On ne peut pas nous arracher la Côte d’Ivoire pour la remettre aux apatrides. (…) Ils n’auront pas notre terre. C’est pourquoi nous devons nous lever pour les empêcher. Nous devons nous lever pour empêcher la tenue d’un référendum », s’est-elle révoltée.
Marie Odette Lorougnon a également dit qu’il ne faut pas se laisser tromper par les défenseurs du texte qui justifient la suppression du verrou de l’âge en insinuant que cela permettrait à Laurent Gbagbo d’être candidat s’il sortait de prison. « Ne vous trompez pas ! Ce n’est pas pour Gbagbo qu’ils ont fait leur constitution », a-t-elle averti.
En terminant, elle a informé son auditoire que Sangaré Abou Drahamane anime ce lundi une conférence de presse au cours de laquelle il devrait donner la date du top départ des manifestations contre la constitution.
SD à Abidjan
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