Par Connectionivoirienne
Interpellé aux premières heures de ce 5 octobre au Plateau, le président de Liberté et démocratie pour la République a été relaxé quelques minutes plus tard. Au cours d’une conférence de presse qu’il a donnée au siège de son parti à la Riviera Golf, il a raconté ce qui lui est arrivé ce jour.
« Mon intention en allant au Plateau ce matin était de me mettre sur le passage de Ouattara. Là où il ne nous a pas invité nous avons décidé de nous inviter avec nos pancartes. Nous voulions lui dire que s’il y a des gens qui vont l’applaudir, nous, nous étions là pour lui dire non », a introduit le président de Lider qui souligne que ses militants avaient confectionné des pancartes pour les brandir. Ils ont été stoppés puisque leur leader n’ira pas au-delà de la cathédrale Saint Paul où était dressé le premier cordon de sécurité.
A propos du film de son arrestation il explique : « A 7h je suis arrivé au niveau des sapeurs-pompiers (à l’Indénié). J’ai marché jusqu’à la cathédrale (Saint Paul). La police m’a approché et m’a demandé ce que je faisais là. J’ai répondu que je suis venu pour protester contre l’attitude désinvolte de Ouattara. L’unité d’intervention est venue nous dire de quitter les lieux. J’ai demandé s’il y avait un autre endroit. Ils m’ont dit que devant le commandement supérieur de la gendarmerie c’était possible. Chemin faisant, ils ont reçu d’autres instructions et sont venus nous embarquer. Ils nous ont promené et ont finalement décidé de m’emmener chez moi. J’ai été brutalisé à la montée».
« Les choses vont aller de mal en pis »
Quand on demande à MK quels sont les sentiments qui l’animent après cette déconvenue, il ressasse ses griefs contre le texte « dicté » par Ouattara. « Les choses vont aller de mal en pis. Si Ouattara avait confiance aux qualités qu’il donne à cette constitution, il l’aurait faite autrement. Elle est très mal écrite (dans sa forme) comme une thèse de doctorat avec titres, chapitres et articles. S’il la voulait consensuelle, il aurait mis en place une constituante comme l’a fait Guéi. S’il voulait appliquer Marcoussis, il n’aurait pas écrit une nouvelle Constitution et le contenu n’aurait pas été ce qu’il a dicté », dénonce Koulibaly.
Après avoir exposé ses critiques dont connectionivoirienne se faisait l’écho, Koulibaly a dit qu’il n’avait point le sentiment d’avoir été trahi par ses pairs de l’opposition car il n’y avait pas d’action coordonnée. Il dit avoir échangé avec eux.
« Je peux revoir ma position si… »
Mamadou Koulibaly qui est très critique contre la nouvelle constitution ne l’est pas pour le simple fait d’être critique. Il propose des amendements qui, s’ils sont pris en compte peuvent incliner sa posture actuelle. « Si les députés corrigent le texte, on peut changer notre position et même appeler à voter oui », relève-t-il. Il estime par exemple qu’il faut établir la double nationalité pour prendre en compte les binationaux comme Didier Drogba qui est d’office exclu car possédant la nationalité française. Il faut, dit-il, supprimer la notion de « être exclusivement de nationalité ivoirienne » pour tenir compte de notre histoire.
Sur le foncier, la terre doit d’abord être la propriété des familles ivoiriennes avant d’être propriété de l’Etat et des collectivités. Il faut rétablir, dit-il encore, la capacité de contrôle de l’exécutif qui est retirée aux députés.
Pour finir Mamadou Koulibaly a dit qu’il se rendrait à nouveau au parlement mais que cela n’est pas une obsession. La décision revient aux populations qui ne doivent pas croire, soutient-il, qu’il s’agit de l’affaire des seuls politiciens.
SD à Abidjan
Les commentaires sont fermés.