Par Connectionivoirienne
Sit-in devant l’Assemblée nationale – Affi à l’opposition ivoirienne :
« Ces dernières années on a beaucoup parlé de trahison. La trahison sera du côté de ceux qui seront absents à ce grand rendez-vous ». C’est par ces propos que le président de l’AFD, Pascal Affi N’guessan a invité toute l’opposition ivoirienne, particulièrement le camp Sangaré du Fpi qui l’accuse de trahison, au sit-in qu’organise sa coalition le 5 octobre 2016, devant l’Assemblée nationale. Face à la presse ce vendredi 30 septembre 2016, Affi N’guessan a dit être déterminé cette fois, à user de cette ultime voie pour interpeller Ouattara dans sa volonté « d’humilier le peuple ivoirien ».
« Même si nous sommes trois ou dix personnes, nous serons là avec nos pancartes », a ajouté le conférencier pour qui, laisser faire Ouattara serait synonyme de « perte de notre dignité ». S’agissant des dispositions sécuritaires, il a informé l’opinion que sa manifestation se veut pacifique et démocratique. En ce sens, il demandera, selon les voies usuelles, au ministre de l’Intérieur d’encadrer simplement la manifestation.
Dans le fond, Affi et ses partenaires de l’AFD qui parcourent depuis peu les communes d’Abidjan pour une croisade contre le projet d’Alassane Ouattara, dit ne pas comprendre l’obstination du chef de l’Etat à doter la Côte d’Ivoire d’une Constitution dans des conditions anormales. « C’est son testament en lieu et place d’un nouveau contrat social. (…) Cette attitude cavalière, démontre que son référendum vise non pas le renforcement des acquis démocratiques mais la satisfaction des intérêts partisans pour lui et pour son clan », critique-t-il. Affi N’guessan accuse Ouattara et Bédié de vouloir se représenter à l’élection présidentielle de 2020 alors qu’ils sont forclos au regard de la Constitution en vigueur. « Nous refusons que deux hommes dépassés et du passé hypothèquent l’avenir de la Côte d’Ivoire », a vivement protesté le patron de l’AFD entouré de ces alliés de la coalition.
Le 5 octobre est selon Affi N’guessan un jour historique où Ouattara a décidé, pour la première fois, de parler aux députés pour, selon ses termes, « vaincre la résistance des députés hostiles au projet du chef de l’Etat ». L’opposant a dès lors invité les Ivoiriens à venir eux aussi pour exprimer leur hostilité. « On considère les ivoiriens comme un peuple vaincu, un peuple moutonnier. Nous disons non ! Nous n’accepterons pas qu’on méprise les Ivoiriens, qu’on les humilie. Même dans le dernier pays du monde, on n’accepterait pas ça », galvanise-t-il ses troupes.
Puis Affi N’guessan qui se dit prêt à aller en prison pour cette « bonne cause », a lancé un avertissement à Ouattara en s’inspirant de ce qui s’est passé en Tunisie avec la chute du régime Ben Ali et plus près de nous au Burkina Faso où Compaoré a été surpris par la réaction de ses compatriotes. «On peut avoir l’illusion de tout tenir et connaitre la désillusion d’une chute brutale. Il ne faut pas aller trop loin dans la volonté de tirer profit d’une situation conjoncturelle ». Ouattara est averti.
SD à Abidjan
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