Alassane Ouattara tient à doter la Côte d’Ivoire d’une nouvelle Constitution. Pour ce faire, le président ivoirien s’active de plus en plus pour concrétiser cette promesse de campagne. Mais des partis d’opposition, des organisations de la société civile et une bonne partie de la population ivoirienne trouvent ce projet inopportun.
Alassane Ouattara fermement engagé pour la 3e République
Alassane Ouattara vient d’obtenir le quitus de son gouvernement pour présenter son projet de nouvelle Constitution au parlement. C’était hier, lors du Conseil des ministres hebdomadaire. Ainsi, le président ivoirien ira prendre l’onction des députés, le 5 octobre prochain, avant de soumettre le texte à référendum. La date qui est en vue est le 30 octobre 2016 jusqu’à preuve de contraire. Mais bien avant, ce texte constitutionnel rédigé par des experts sous la houlette du Pr Ouraga Obou sera rendu public afin que chaque Ivoirien en prenne toute la teneur et aille voter « en toute connaissance de cause ». N’empêche, certaines dispositions qui ont déjà fuité indiquent la suppression de la limitation d’âge, l’institution d’une vice-présidence et d’un sénat de même que la révision des conditions d’éligibilité à la présidence de la République.
En dépit de cette débauche d’énergie du gouvernement, des voix discordantes ne cessent de se faire entendre. En effet, l’Alliance des forces démocratiques (AFD), un conglomérat de 23 partis politiques dont le FPI, continue de s’y opposer. Tout comme le parti de l’ex président de l’Assemblée Nationale, Lider de Mamadou Koulibaly. De même, des organisations de la société civile continuent d’afficher leurs désaccord quant à la rentrée dans une troisième République. Ban Ki-Moon, le secrétaire général de l’ONU avait également appelé à une prise en compte de toutes les sensibilités. L’argument principal mis en avant par ces contestataires, c’est que ce projet n’est pas encore inclusif. Certains vont plus loin pour dire que la méthode de rédaction du texte ressemble plus tôt à une imposition. Selon eux, une Constitution traduit l’aspiration de tout un peuple. Et donc il conviendrait de mettre en place un pouvoir constituant qui englobe toutes les composantes de la Nation.
Et pourtant, pour le régime Ouattara, le peuple n’est qu’en aval du processus. Cette Constitution de la 3e République s’apparente à un contrat d’adhésion où le peuple irait simplement voter «oui» ou «non». Ce à quoi ADO semble les appeler. Dans ces conditions, le passage à l’Assemblée nationale ne serait qu’une formalité pour donner l’impression d’une adhésion populaire. Le passage en force du président Ouattara n’est plus qu’un secret de polichinelle.
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