Afrikipresse
Suite à l’interview de Bakayoko Ibrahima, Président du Conseil d’administration (Pca), et Directeur général (Dg) par intérim de la Société ivoirienne de construction et de gestion immobilière (Sicogi), Afrikipresse donne la parole à Camara Loukimane , le Directeur général de l’entreprise toujours sous le coup d’une suspension. Nommé par décret présidentiel, l’homme affiche un optimisme et exprime sa satisfaction face au résultat de l’audit.
Monsieur le Directeur général , que se passe-t-il à la Sicogi ?
J’avais indiqué que je ne parlerais pas à la presse tant que l’audit n’était pas fini pour ne pas gêner le travail qui se fait. Mais il y a trois mois de cela que l’audit est terminé. Moi-même j’en ai reçu copie. Je suis soulagé. Je me sens libéré. Aujourd’hui, il est reconnu que l’argent du Fonds de prévoyance militaire (FPM) n’a pas été détourné par la Sicogi. C’est d’ailleurs cela qui a déclenché cette affaire. Les résultats des deux audits sont unanimes : il n’y a pas eu de détournement.
Mais que dit précisément cet audit qui concerne votre gestion à la tête de la Sicogi ?
Le rapport d’audit ne m’a pas été donné de façon officielle donc je ne peux pas en parler. Sachez que le PCA, Ibrahima Bakayogo, est un grand frère. J’ai été heureux que ce soit lui qui assure l’intérim, dans la continuité de notre gestion. Il a toujours été informé et associé à toutes les décisions qui engageaient la vie de la société. L’audit est contradictoire .Quand on fait un audit, on restitue les conclusions préliminaires à la personne auditée , ici au comité de direction de la SICOGI présidé par le PCA, DG par intérim. Les deux audits (KPMG et Inspection Générale de l’Etat) ont restitué leurs conclusions au comité de direction de la Sicogi que dirige le DG par Intérim et PCA. Aucun de ces rapports préliminaires n’a reproché ni à la SICOGI, ni à son directeur général CAMARA Loukimane, d’avoir détourné les fonds des militaires(FPM).
Alors, pourquoi êtes-vous toujours sur le coup de la suspension alors que selon vous , les résultats de ces audits établissent clairement que vous n’avez rien détourné ?
J’ai été suspendu , je pense que c’est un acte de bonne gouvernance. Il y a un problème , on veut l’élucider avant de prendre une décision. La personne qui est soupçonnée , pour qu’elle n’interfère pas dans le cadre de l’audit, on la met de côté. On m’a mis de côté. Je pense que le gouvernement a bien agi, pour éviter de prendre des décisions sous la pression de la rumeur publique.
Cette lenteur n’est-elle pas dû au fait que ces travaux ne sont pas encore parvenus sur la table du Conseil d’administration de la Sicogi, comme l’indique son président ?
Je ne pense pas que la décision soit lente. Le gouvernement se donne le temps de bien comprendre la situation avant d’agir dans un sens ou dans un autre.
Justement face à la situation , pensez-vous que c’est un complot contre votre personne ?
Le gouvernement a raison de se donner les moyens de bien saisir tous les contours du dossier. Certes , j’en souffre moralement, mais cela fait partie de la vie publique. Cela dit , savez-vous que l’instigateur de cette cabale , Magassa Ibrahima , m’a été fortement recommandé par le PCA à qui je ne refusais rien.
Selon des leaders syndicaux interrogés, plusieurs clients de la Sicogi semblent vouloir désister au contrat signé avec l’entreprise ?
C’est possible , parce qu’ils n’ont pas de lisibilité, tout simplement. Il faut convaincre les clients que la SICOGI n’est pas en péril. Tout rentrera dans l’ordre d’ici peu. Il faut restaurer la confiance des bailleurs de fonds, avec les banques, les fournisseurs parce qu’on travaille avec du crédit, c’est important. Il faut remobiliser les employés qui ont peur pour leurs emplois. Ayons confiance au gouvernement, au président Alassane Ouattara. L’émergence 2020 reste une réalité. Elle se fera avec nous tous, avec tous les Ivoiriens.
Claude Dassé
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