Par Pierre Soumarey
Le Calendrier prévisionnel de la votation de la « Nouvelle Constitution » (cette qualification juridique n’est pas de moi), fait apparaître à l’évidence, un manque de réalisme dans sa programmation. Je suis heureux de constater que l’on en vienne progressivement, bon gré, mal gré, aux étapes que j’avais suggéré dans mes 2 articles précédents consacrés à cette question (Cf. Le banco et Connectionivoirienne).
Ne pas respecter ces étapes dans sa mise en œuvre, fait courir à celle-ci, un gros risque (vote sanction contre la forme, l’opacité et la méthode, auxquelles s’ajoute la controverse sur son opportunité sur l’échelle des priorités du moment), qui s’analyserait comme une erreur politique d’appréciation ( La contrainte calendaire ne relève d’aucun fondement légal. Il ne découle d’aucune obligation légale pouvant justifier une telle intransigeance, tandis que la volonté persistante de la maintenir, violerait le droit à une information préalable et éclairée du peuple avant sa votation, car nous sommes ici, en quelque manière, en matière contractuelle. Il s’agit bien au final d’un contrat social et d’un pacte politique, où le consentement doit être éclairé, à défaut d’être participatif).
Par ailleurs, il est assez ahurissant d’observer que l’on puisse à ce stade d’incertitude, ouvrir une campagne en faveur de sa votation, sans en connaître tous les contours et toutes les implications. C’est une grosse méprise de la part de leurs auteurs. Être partisan d’un parti ou de quelqu’un, n’induit pas automatiquement une condition de cécité (absence de raison critique, absence d’indépendance, d’objectivité, et un détachement de l’intérêt général au profit d’une sujétion servile, etc. ).
Si nous en venons à en faire un enjeu politique et partisan, sans prendre en compte l’intérêt supérieur de la Nation, dans notre lecture de l’événement et notre attitude électorale, il ne faudra pas s’étonner dans l’éventualité où elle recueillerait une majorité pour son adoption, qu’elle soit d’avance condamnée à un changement à court terme (5 à 10 ans), alors qu’on a besoin de l’inscrire dans la durée et que la Côte d’Ivoire a besoin de stabilité institutionnelle, pour se consacrer désormais à son développement. La politique nous a déjà fait perdre beaucoup de temps, quand elle nous a pas fait reculer de manière significative (par comparaison à la CI de FHB, malgré ses faiblesses).
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