Ses proches, qui ont espéré jusqu’à la dernière seconde un revirement de situation, ont dû se résigner au pire scénario qu’ils avaient envisagé. Jusqu’à la dernière minute, son avocat ainsi que le député de Trois-Rivières, Robert Aubin, et son collègue libéral de Louis-Hébert, Joël Lightbound, ont tenté de faire renverser cette décision. Une demande de sursis, qui avait été envoyée la semaine dernière, avait été rejetée vendredi en fin de journée par la Cour fédérale, ce qui ne fait aucun sens du point de vue des droits internationaux de son client, estime l’avocat de M. Fofana, Stewart Istvanffy (…)
Sa conjointe, Geneviève Trottier, a pu aller lui rendre visite, lundi après-midi, quelques heures avant sa déportation. Jointe au téléphone en soirée lundi, elle était inconsolable et peinait à trouver les mots afin d’exprimer la tristesse qu’elle ressentait. Elle était notamment déçue de n’avoir pu passer qu’une heure en sa compagnie.
(…) Rappelons qu’Abou Fofana est soupçonné de crime de guerre lors de la guerre civile ivoirienne, ce qu’il a toujours nié. L’homme aurait travaillé à un barrage routier à l’entrée du nord de la Côte d’Ivoire, se contentant de fouiller des voitures pour vérifier leur contenu ce qui, selon son avocat, relève davantage d’une fonction gouvernementale que d’une activité criminelle. Me Istvanffy soutient d’ailleurs que Citoyenneté et Immigration Canada n’a jamais pu faire la démonstration qu’il possédait la moindre preuve contre lui. ««C’est honteux ce qui se passe présentement, tout simplement honteux». Ils n’ont rien contre lui parce qu’il n’a aucun dossier, ce ne sont que des soupçons qui ne sont fondés sur absolument rien», clame-t-il.
Paule Vermot-Desroches, Le Nouvelliste, avec la collaboration de Mathieu Lamothe
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