Violences électorales au Gabon: Plusieurs morts et un millier d’interpellations

A protester runs amid tear gas canisters during confrontations with the police in Libreville on August 31, 2016 as part of a protest sparked after Gabon's president Ali Bongo was declared winner of last weekend's contested election. Angry protesters set fire to Gabon's national assembly on August 31, 2016 as thousands of people took the streets after an announcement that President Ali Bongo had been re-elected, witnesses said. / AFP PHOTO / MARCO LONGARI

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Deux hommes sont morts dans la nuit de jeudi à vendredi 2 septembre dans un quartier de Libreville, à la suite d’affrontements avec les forces de sécurité.

Bekam Ella Edzang, 27 ans, étudiant en droit, est mort des suites d’une blessure par balle à l’abdomen après son hospitalisation, a constaté une journaliste de l’Agence France-Presse. Le corps d’un homme de 30 ans était par ailleurs emmené en procession par des manifestants dans le quartier de Nzeng-Ayong.

Au moins cinq personnes sont mortes depuis le début des affrontements à Libreville, capitale du Gabon, alors que des heurts éclatent entre les forces de l’ordre et les opposants au président réélu, Ali Bongo. Le gouvernement a, lui, annoncé un millier d’interpellations. Les violences ont éclaté au lendemain de l’annonce par le Comité électoral de la réélection d’Ali Bongo, avec 49,80 % des voix, contre 48,23 % pour le leader de l’opposition Jean Ping.

26 opposants « séquestrés » 

Si Alain-Claude Bilie-Bye-Nze, porte-parole du gouvernement gabonais et d’Ali Bongo a confirmé ces deux morts, il a en revanche réfuté au micro de BFMTV tout tir à balles réelles venant des forces de l’ordre.

Du côté du QG de Jean Ping, la situation restait inchangée vendredi en milieu de matinée : 26 opposants y sont toujours retenus par les forces de l’ordre. Jean Ping avait quant à lui pu quitter les lieux avant l’assaut donné dans la nuit de mercredi à jeudi 1er septembre.

Parmi les personnes empêchées de quitter les lieux, plusieurs figures de l’opposition, dont Zacharie Myboto, président de l’Union nationale (UN, opposition), sa fille Chantal Myboto-Gondjout, son mari Paul-Marie Gondjout, vice-président de l’UN, l’ancien vice-président de la République, Didjob Ding Duvungui, mais aussi René Ndemezo’o Obiang, ancien ministre d’Ali Bongo passé dans le camp de l’opposition.

Ce que Ping en pense 

Que savez-vous de l’attaque qui s’est produite dans la nuit de mercredi à jeudi sur le quartier général de l’opposition ? Et quel en est le bilan d’après vos informations ?

Jean Ping: Mercredi soir [31 août], nos militants, comme tous les soirs, veillaient à l’extérieur du bâtiment pour protéger des leaders importants qui s’y trouvaient. Parmi eux, il y avait Zacharie Myboto, René Ndemezo’o. Ils pensaient y être plus en sécurité que chez eux, où ils risquaient d’être enlevés. J’allais passer la nuit là-bas mais j’ai préféré regagner un autre endroit. Vers 1 heure du matin, un hélicoptère a bombardé le quartier général. Puis la police, la garde présidentielle et des mercenaires ont attaqué la résidence. Ils ont tout cassé à l’intérieur. Nous avons enregistré deux morts et plusieurs blessés. L’un des morts est toujours dans l’un des bureaux. Nous n’arrivons pas à l’évacuer car la garde présidentielle est toujours là. C’est grave un président qui tire sur son peuple. Nous devrions avoir la même indignation que quand le président Al-Assad bombarde les Syriens.

Jeune-Afrique, Le Monde.fr avec AFP

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