Par Connectionivoirienne
L’affaire Diané, du nom de l’ex-conseiller spécial de la présidence ivoirienne limogé mardi pour ingérence (personnelle) dans les affaires gabonaises, n’a certainement pas fini de livrer tous ses secrets. Selon le confrère « Le Quotidien d’Abidjan » dans sa publication de ce jeudi 1er septembre 2016, dans la rubrique « Le bois sacré (Page 2) », l’ancien Chef d’état-major des Fanci et actuel ambassadeur de la Côte d’Ivoire près la République du Gabon y aurait sa main. « Un autre suspect vient d’être révélé dans l’affaire Diané (…). Philippe Mangou, ambassadeur de la Côte d’Ivoire au Gabon a apporté de la logistique aux pirates locaux par le biais des valises diplomatiques » écrit en bref, le confrère.
Philippe Mangou n’a pas encore réagi à ces accusations. Mais l’on sait, d’après le communiqué officiel de l’Etat gabonais, que le féru d’informatique, Yéo Sihifowa et ses complices ont bénéficié d’un soutien matériel et logistique pour mener leur mission de piratage de données gouvernementales, notamment des téléphones satellitaires. Est-ce Philippe Mangou qui a assuré la livraison du matériel ? On le saura tôt ou tard. Mais toujours est-il qu’ils sont nombreux dans l’opinion, depuis l’éclatement de cette affaire, à ne pas croire à une action unilatérale de Mamadi Diané. Pour de nombreux commentateurs, M. Diané aussi puissant soit-il, ne peut agir si gravement et si loin de son pays s’il ne bénéficiait d’une couverture d’officiels ivoiriens. Et pour ajouter de l’eau au moulin des tenants de cette thèse, le confrère livre dans la même rubrique, le sentiment de Nassenéba Touré, maire d’Odienné et épouse de Mamadi Diané en ces termes : « Mon mari ne peut pas prendre une telle initiative de lui-même ».
L’on attend toujours la suite (judiciaire) que le président Ouattara va donner à cette affaire. Après le conseil des ministres de mercredi, le porte-parole du gouvernement Bruno Koné expliquait pour sa part devant la presse, que cet acte de M. Diané est « un comportement d’une personne » et qu’il n’y a pas « ici d’action de l’Etat ». Puis d’ajouter : « C’est l’action d’une personne et cette personne a été sanctionnée ».
Acte individuel ou acte d’Etat, les Ivoiriens se demandent encore pourquoi le chef de l’Etat est adepte des solutions de « deux poids, deux mesures ». En septembre 2015, il décidait de régler par voie diplomatique l’affaire de déstabilisation du Burkina Faso impliquant le Président de l’Assemblée Nationale, Guillaume Soro. Aujourd’hui, il décide de limoger son conseiller Mamadi Diané sans attendre l’authentification de la bande sonore qui l’incrimine.
SD à Abidjan
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