Reviens à ton Seigneur, dans un acte de foi et de repentance sincère
Dans ce combat sans merci que nous menons, j’ai, délibérément, choisi, comme unique stratégie d’attaque, la promotion de Laurent Gbagbo et sa vision pour une Afrique digne, libre et souveraine.
Je déroge à ce principe, aujourd’hui, pour m’adresser directement aux nouveaux maîtres de la Côte d’Ivoire.
Les Ivoiriens veulent faire l’économie d’une autre guerre. Les prodromes d’un cataclysme imminent se dessinent dangereusement à l’horizon, alors que les tisons incandescents de celui que vous avez déclenché en 2002 peinent à s’éteindre. Dans ce duel à outrance, dans ce combat de succession que vous entendez vous livrer, épargnez le spectacle macabre aux populations, exsangues, qui n’en peuvent plus de mourir. La pomme de discorde réside au niveau du projet d’écriture d’une nouvelle Constitution. Quelle est l’urgence qui commande une telle décision, précipitée, inopportune et risquée? Va-t-elle résoudre la problématique cruciale de la pauvreté? Créer des emplois ? Faciliter l’accessibilité aux soins de santé de qualité ? Remplir le panier de la ménagère ? Nous autres, patriotes, aurions pu rire de vos turpitudes si le pronostic vital de notre Nation n’était pas sérieusement engagé. Le plus malheureux dans l’affaire c’est toi, Soro, qui promène humeur maussade et désabusée de chefferie en chefferie, voyant tes rêves de dauphin constitutionnel te glisser des doigts. Mais les oracles et incantations des gardiens de nos traditions, que tu consultes, régulièrement, ne peuvent te procurer qu’un éphémère réconfort, une bien illusoire satisfaction. Amilcar Cabral qui est mon coup de cœur de la semaine exhortait ses combattants, en ces termes: « Si un chef est tant chargé d’amulettes qu’il a besoin de porteurs pour l’aider à les transporter, et, dans ce cas, ne se précipite pas sous un abri en cas de bombardement et meurt, et qu’un autre sans amulettes et dans un abri, s’en sort, alors les gens commencent à comprendre que l’abri est la meilleure des amulettes… ».
Trouve-toi vite un abri sûr. Laisse le doux souffle de l’Esprit raviver la flamme de ton baptême. Cette flamme que tu as laissé s’éteindre aux vents impétueux d’une ambition démesurée et mortifère. Dieu aime le pécheur, ce qu’il a en abomination, c’est le péché lui-même. Reviens à ton Seigneur, dans un acte de foi et de repentance sincère. Alors, dans le calme et le silence recueilli, tu saisiras l’éloquence et les paroles réconfortantes de Celui qui dit : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés. Je vous donnerai du repos ». De cette rencontre intime, jailliront les eaux paisibles où pourra s’abreuver ton âme tourmentée. Là, pourra guérir ta solitude intérieure et ton inconfortable sentiment d’avoir été, in fine, le triste corbeau de la Fable, et disons-le, net, le dindon de la farce.
Clotilde Ohouochi
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