Il faut une volonté politique sincère en Côte-d’Ivoire pour une lutte efficace contre la corruption

Niamien

Chaque fois que des plaintes ou des dénonciations sont émises, il est toujours servi, en guise de réponse, la même ritournelle : « apportez-moi des indices ou apportez-nous des preuves! ». J’ai déjà entendu le premier des Ivoiriens donner cette réplique à des journalistes, tentant de lui mettre la puce à l’oreille quant au climat paillard et putride qui règne lors des concours et différents tests de recrutement. Mais, dans un État bien organisé, avec des lois et des institutions clairement définies, suite à une dénonciation ou à une plainte déposée, qui est chargé d’investiguer à l’effet de faire la lumière sur une affaire d’abus de confiance, d’escroquerie, de vol en réunion, de fraude lors des concours, etc.?

En affichant une telle attitude passive et défaitiste, je dirai même sujette à caution, on contribue à enraciner davantage le mal car, en général, ceux qui doivent établir ces preuves, sont ceux-là mêmes qui chapeautent et dirigent ces réseaux ou organisations mafieuses à l’origine des fraudes et tricheries qu’on peut constater çà et là. Donc, ces preuves, monsieur le président, vous ne les aurez jamais, à moins que vous vous impliquiez vous-même, en infiltrant discrètement, au moyen d’hommes honnêtes ayant une haute conscience de leurs responsabilités, ces différentes organisations. Comme le dit l’adage, il est impossible de retrouver une aiguille soigneusement blottie sous la botte de son propriétaire. Aussi longtemps qu’il aura le pied posé sur l’aiguille en feignant d’aider à la retrouver, tous les efforts consentis dans la recherche resteront infructueux. Lorsque le voisin a l’amabilité, guidé par l’esprit de solidarité, de me dire que mon fils est un criminel ou un dangereux gangster, ce n’est pas à lui de me fournir des preuves de ce qui est. C’est à moi d’enquêter discrètement dans l’optique de confondre l’indélicat, en le prenant la main dans le sac, si tant est que je suis réellement animé de la volonté de le ramener sur le droit chemin. C’est aussi simple que cela! Certes, on en parle avec des élans oratoires horrifiés, mais, à la vérité, ce climat de corruption généralisée, semble arranger beaucoup de personnes. Y mettre fin, signerait leur fin, le terme radical de leurs numéros quotidiens d’esbroufe. Mais comme le disait Einstein, « la folie, c’est de toujours faire la même chose et s’attendre à des résultats différents. » Ne l’oublions pas, la pierre angulaire d’une émergence politique ou économique, ce sont des citoyens bien formés, des hommes bien éduqués, en parfaite congruence avec les référentiels éthiques. Dieu nous garde!!!

Docteur Sékou Oumar Diarra
Professeur de philosophie
E-mail : diarra.skououmar262@gmail.com

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