Par Manuella Yapi
L’absence d’extraits de naissance, preuve de l’existence juridique de toute personne, constitue un frein à l’inscription de dizaines de milliers d’enfants à l’école primaire en Côte d’Ivoire, les privant ainsi de leur droit à l’éducation.
Selon les statistiques du ministère de l’Eduction nationale, ce sont près de 120.000 enfants dont les demandes d’inscription en première année de Cours préparatoire (CP1) n’ont pas été retenues entre 2013 et 2016, faute d’extraits de naissance et, dans une autre mesure, de structures d’accueil.
Pour faciliter l’accès à l’école pour tous les enfants vivant sur le territoire ivoirien, le gouvernement a autorisé depuis quelques années l’inscription dans les écoles publiques d’élèves sans extraits de naissance.
Cette mesure accroît certes le taux de scolarisation au primaire que le gouvernement a estimé à plus de « 95,4% en 2015 », mais ne résout le problème que temporairement. Ces élèves ne peuvent pas présenter l’examen de fin d’études primaires (CEPE) sans ce document constitutif du dossier administratif de candidature pour ce diplôme.
Comme on peut l’imaginer, c’est dans le milieu rural que se trouve la plus grande proportion d’enfants inscrits dans les établissements primaires sans cet important document administratif, toujours selon les données du ministère de tutelle.
Ainsi, 28% des élèves inscrits pendant l’année scolaire 2013-2014, soit « 892.038 », n’ont pas été déclarés à l’Etat civil et plus de 729.000 d’entre eux ont été enregistrés en zone rurale.
La situation ne s’est pas améliorée en 2014-2015 avec « 1.043.450 » inscrits (31% des effectifs) dans le même cas sur tout le territoire national, dont « 849.992 » en milieu rural.
Selon la ministre ivoirienne de l’Education nationale, Kandia Camara, « deux millions d’enfants âgés de 6 à 16 ans ne vont pas à l’école », malgré la politique de scolarisation obligatoire des enfants de cette tranche d’âge, entrée en vigueur depuis septembre 2015.
MYA, avec Georges Kouassi
Alerte info/Connectionivoirienne.net
Commentaires Facebook