Par Connectionivoirienne
Aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro en 2016, l’Ivoirien Cheick Cissé Salah (22 ans), a décroché une précieuse médaille d’or. Pour les athlètes ivoiriens, la moisson fut maigre mais le taekwondoin Cissé a grandement sauvé l’honneur de son pays en enlevant le métal précieux. Comme lui, Ruth Gbagbi dans la même discipline a remporté la médaille de Bronze.
Après Gabriel Tiacoh en 1984, le bon sens doublé du patriotisme aurait voulu que Cissé et Gbagbi soient portés en triomphe et dans cette liesse populaire, célébrés comme des héros nationaux. Malheureusement dans le contexte actuel, la victoire de Cissé suscite une grande polémique et enflamme la blogosphère ivoirienne. Pour avoir dédié sa médaille au chef de l’Etat, Cissé est l’objet de toutes les calomnies et ragots de la part de ceux qui ne veulent pas entendre parler d’Alassane Ouattara. La politique s’y est inévitablement invitée.
Cissé Cheick avait-il une arrière-pensée politique en dédiant sa médaille au premier des Ivoiriens ? Difficile de lui prêter des intentions. Mais ceux qui le critiquent estiment qu’en lieu et place d’Alassane Ouattara, ses premières pensées auraient pu aller en direction de tous les Ivoiriens et non du premier citoyen, le président de la République. Et le message de Cissé déchaîne les passions politiques allant des simples récriminations aux propos saugrenus. Il y en a même qui s’interdisent, comme si on le leur avait demandé, de célébrer l’unique médaille d’or ivoirienne parce qu’elle a été remportée par un Cissé qui a fait ouvertement allégeance à Ouattara. Voici la Côte d’Ivoire d’aujourd’hui. Un pays où, même les champions olympiques sont catégorisés en pro-Ouattara et pro-Gbagbo.
Et comme si la nature y avait contribué, Ruth Gbagbi dont certains ont vite fait de trouver les origines à Kpapékou (Gagnoa) est célébrée par les pro-Gbagbo, malgré elle. Pendant ce temps, les pro-Ouattara encensent Cissé Cheick Sallah, le nordiste. Heureusement, qu’il existe encore des bien-pensants pour qui la politique doit se tenir loin du sport. Mais combien sont-ils ? Pauvre Côte d’Ivoire !
Pour aussi hideuse et ignoble qu’elle soit, la situation ivoirienne montre à quel point le fossé de la division est grand. D’où la nécessité d’une réconciliation sincère au-delà de la proclamation fantasmagorique et de la théâtralisation actuelles. En un mot comme en mille, la Côte d’Ivoire a besoin de réconciliation !
SD à Abidjan
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