Les dessous de la posture du patron du Pdci
Par Connectionivoirienne
« Bédié et Ouattara sont en phase », selon les nouvelles données par Amadou Soumahoro lors d’une rencontre le mercredi 17 aout au siège du Pdci. Il rendait compte d’une visite à Henri Konan Bédié à Daoukro. Le président du Pdci, dans son antre de Daoukro, tel un vrai gourou, vient de donner le mot d’ordre à ses troupes pour adouber le projet de nouvelle constitution initié par son allié Alassane Ouattara au pouvoir. C’est à croire que de ce côté-là, le camp présidentiel s’entend, tous les nuages d’incompréhension qui s’amoncelaient vont progressivement se dissiper. La même démarche et la même logique de l’appel de Daoukro. Bédié demande de parler d’une nouvelle Constitution là où, dans ses propres rangs, certains y compris le secrétaire exécutif du Pdci, Kacou Guikahué estimaient qu’il devait s’agir d’une simple révision constitutionnelle.
Un confrère titrait même à ce propos que Bédié a dribblé ses députés du Pdci. Ce n’est un secret pour personne, les députés du vieux parti s’étaient positionnés dès le départ comme des réfractaires au projet d’Alassane Ouattara qui a clairement exprimé sa volonté d’offrir une 3e République à la Côte d’Ivoire par une refonte totale de la loi fondamentale.
Comme en septembre 2014 quand il lançait le fameux appel de Daoukro, comme en 2015 quand il abandonnait son intransigeance de faire dissoudre les partis membres du Rhdp dans le Pdci-Rda, le parti fondé par Houphouët, voici encore Konan Bédié qui plie l’échine face à Ouattara au nom de ce que ses inconditionnels appellent une sagesse.
Mais à y regarder de près, le résident du Pdci sait sur quel terrain il joue. Infrangible et totalement réfractaire au passage du témoin à la génération montante, Henri Konan Bédié mise sur une renaissance politique personnelle. A 80 ans, le vieil homme a encore des ambitions et ceux qui réclament sa retraite politique en 2020 et même au-delà devraient déchanter. N’est-ce pas lui qui conseillait à Guillaume Soro d’oublier 2020 ? Bédié se désintéressait de l’échéance de 2020 qu’il agirait autrement. 2020, il y pense encore et encore. Dans le compte-rendu de Soumahoro, il est fait mention de ce que Bédié souhaite la levée de l’âge limite de 75 ans pour briguer la magistrature suprême. Il faut sauter le verrou de l’âge limite. Et Bédié, dit-on va en parler avec Ouattara pour que cela soit inscrit en lettres d’or dans la nouvelle constitution.
Autre deal de Bédié, le partage des postes. Des juristes et politique ivoiriens rejettent depuis lors l’idée d’une coexistence d’un vice-président, d’un premier ministre, d’un président de Sénat. Cela, de leur avis est budgétivore pour un pays qui a du mal à honorer ses engagements vis-à-vis de sa jeunesse. Henri Konan Bédié n’y voit aucun problème. Il est d’accord pour cette pléthore d’institutions aussi voraces qu’inutiles. Mais contrairement à ce qu’a affirmé Bédié à Daoukro, il y a bien une arrière-pensée dans cette posture. L’idée d’un troisième mandat pour Ouattara en échange de quelques postes de chefs d’institutions pour le Pdci. C’est désormais clair ! Pour ces deux hommes qui régentent le système politique ces dernières années, la Côte d’Ivoire est un gros gâteau à partager.
SD
Les commentaires sont fermés.