Côte d’Ivoire – Dion Kouayé, le policier victime des pratiques malhonnêtes des apprentis gbaka

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Par Connectionivoirienne.net

Le dimanche 14 aout après-midi, nous avons appris la mort par balle d’un chauffeur de gbaka suivi du lynchage du policier Dion Kouayé Hervé, présumé auteur du coup de feu. Une enquête a été ouverte à l’effet de situer les responsabilités sur ce double meurtre.

Dion Kouayé est mort parce-qu’il n’a pas su faire preuve de retenue, selon les premières informations disponibles. Oui, extrêmement sur les nerfs contre les micmacs de l’apprenti, il a préféré se faire justice. Sans juger son acte et sans condamner qui que ce soit en attendant la fin des enquêtes, disons un mot sur ces pratiques à la fois révoltantes et irrespectueuses des apprentis des minicars appelés gbaka avec la complicité de leurs conducteurs.

De Yopougon à Adjamé, c’est tous les jours que ces jeunes gens qui ont choisi ce métier de balanceur font voir des vertes et pas mures à leurs clients de passagers. Ils sont doux à la recherche de la clientèle. Mais leur ‘’galanterie’’ s’arrête au seuil du véhicule dès lors que le client monte à bord. Dans le gbaka, les passagers sont réduits à de simples objets, bons pour encaisser toute sorte d’actes d’indiscipline. Vous avez dit « Union discipline travail » comme devise de la Côte d’Ivoire. Ils s’en foutent ! Seul importe leur « lahan » pour dire ‘’l’argent’’ dans leur jargon. Ils sont prêts à injurier proprement le client pour peu qu’il veuille revendiquer un quelconque droit. A bord de leur gbaka, le client n’est pas roi. La loi c’est eux.

Ces dernières années, la rareté des pièces de monnaie en rajoute au supplice qu’ils font subir aux clients. « Montez avec la monnaie !» Cette petite phrase est à leurs lèvres aux heures de pointe, entre 5 h et 9 h. malheur au passager qui osera régler le tarif en billet de 500 ou 1000 FCFA. Mais passée cette tranche horaire sus-indiquée, aux heures creuses où les passagers se font rares, ils ne se croient plus obligés de dire « montez avec la monnaie », de peur d’arriver vides à destination. Là est la source de toutes les frustrations.

Tous ceux qui règlent les frais de transport en billets de banque sont associés pour la remise de la monnaie, peu importe la diversité de leur destination. Par exemple 600 FCFA (un billet de 500 F et une pièce de 100 F) à deux passagers qui devaient recevoir 300 F chacun, pour qu’ils se départagent eux-mêmes. Vos plaintes, vos reproches et vos protestations, ce n’est vraiment plus leur affaire. Débrouillez-vous !

Chose encore plus écœurante, c’est qu’ils vous encaissent dès le départ et gardent sur eux la monnaie jusqu’à destination sous prétexte qu’ils sont en rupture. Mais, une fois à Adjamé-Liberté, les passagers sont associés à deux ou à trois pour recevoir leur monnaie. Dieu seul sait les usagers qui ont souvent grogné et rougi de colère face à cette pratique.

Dion Kouayé n’y a pas résisté et il a dégainé ! Paix à son âme. Paix aussi à l’âme du pauvre conducteur, sans doute, victime de l’indiscipline de son apprenti. Yako à nous les passagers !

SD à Abidjan

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