Par Anselme Blagnon
« Si le gouvernement pouvait réhabiliter la côtière, axe reliant San-Pedro (Sud-ouest ivoirien) à Abidjan, en état de dégradation avancée, se sera bénéfique pour nous », plaide Mamadou Diabaté, transporteur assurant la liaison entre les deux villes.
Cette voie express (370 Km) reliant la capitale économique ivoirienne, Abidjan, à San-Pedro la seconde ville portuaire, a la particularité d’être jonchée de plusieurs nids-de-poule et de crevasses au grand désarroi des usagers.
« Depuis novembre 2015, nous n’empruntons plus ce tronçon, parce que ça endommage nos cars et provoque très souvent des accidents », explique M. Diabaté, la trentaine.
Selon lui, le mauvais état de cette route fait dépenser pour chaque voyage entre 20.000 et 25.000 FCFA par camion comme frais de réparation des véhicules, ce qui s’avère pénible pour les transporteurs.
Pour pallier cette situation, sa compagnie a décidé de passer par Gagnoa (Centre-ouest) pour rallier Abidjan, malgré le long trajet à parcourir (environ 8heures de temps). Ce détour oblige les compagnies à effectuer des allers simples à cause de la longueur du trajet, précise Louis Kaboré, un autre transporteur, pour qui cela « ne (les) arrange pas, financièrement ».
« Ce que nous demandons aux autorités, c’est de nous aider en réhabilitant la voie », plaide M. Kaboré pour qui une réhabilitation aurait une répercussion sur le coût du transport qui est passé de 7.000 à 6.500 FCFA, après une réduction décidée par le Haut conseil du patronat des entreprises du transport.
A défaut de refaire complètement le bitume, Mamadou Diabaté, souhaite que les autorités « fassent l’effort de reprolifer la voie », une chose qui pourrait leur être bénéfique.
Contrairement à ses collègues qui ont délaissé la côtière au profit de l’axe Gagnoa-Abidjan, Amara Diomandé, la quarantaine continue de l’emprunter pour ses passagers, avec le « calvaire » que cela représente.
« Passer par la côtière est un calvaire », reconnaît ce quadragénaire indiquant le faire pour « les passagers qui descendent en cours de trajets dans certaines localités situées le long de cet axe.
Il souhaite que la promesse faite par le président ivoirien Alassane Ouattara de « transformer cette voie en autoroute devienne une réalité afin d’arranger tout le monde ».
La réhabilitation de cette voie « sera bénéfique pour San-Pedro », second pôle économique ivoirien après Abidjan en raison de son port, le premier port d’exportation de fèves de cacao dont la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial, ajoute-t-il.
Des travaux de réhabilitation de cet axe avaient été lancés en 2011, après une profonde dégradation qui rendait difficile l’accès à San-Pedro.
En 2014, des inondations enregistrées sur cette route de grand trafic, à la suite des pluies diluviennes en juin et juillet, ont à nouveau dégradé « totalement » cet axe.
En mars 2015, M.Ouattara a annoncé la construction d’une autoroute de 370 km devant relier Abidjan à San-Pedro estimé à 740 milliards FCFA, « avant 2020 », lors d’une visite dans la région.
Cette voie devrait être raccordée à la Côtière qui subira une transformation pour devenir à son tour une autoroute.
ABL
Alerte info/Connectionivoirienne.net
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