Wozo Vacances en Côte d’Ivoire – L’émission des tout-petits devenue une tribune politique de propagande

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Par Connectionivoirienne.net

Wozo Vacances est une production de la télévision ivoirienne destinée au monde des enfants pendant les vacances scolaires. Elle a gagné en audience au fil des ans et plus aucun enfant ne veut manquer le rendez-vous des mercredis après-midi soit devant le petit écran soit en se faisant acheter un ticket par papa ou maman pour une place au Palais de la culture de Treichville. A Wozo Vacances, les enfants font montre de leurs talents culturels à travers danses, récits et chants.
Malheureusement, ces dernières années, les politiciens de toute obédience trouvent là l’occasion de se faire voir ou se faire entendre de façon déguisée, en utilisant les enfants. Ce phénomène a existé par le passé mais ces dernières années, il a pris une telle ampleur que sans le vouloir, des enfants sont amenés à tenir des propos louangeurs à leurs ‘’bienfaiteurs’’ de politiciens au grand dam des spectateurs. L’absence de grands mécènes de la culture laisse les enfants à la merci de personnes en quête d’ascension.

Cette année, des noms bien connus dans la sphère politique sont encore les parrains de certains groupes qui participent à la compétition. Dans l’une des rubriques intitulées « carte postale », consistant à présenter la ville d’origine du groupe, les enfants ont été amenés chaque fois à ‘’glorifier’’ leur parrain. Aussi a-t-on entendu des noms comme ceux du ministre d’Etat Jeannot Ahoussou, avec le groupe venu de Didiévi, Abi Raoul, le maire de Marcory. Le député de Port-Bouët, Kouadio Konan Bertin n’est pas en marge de cet élan avec ses petits de Modeste, un quartier de la commune. Wozo est devenue l’affaire des ministres, des maires, députés et autres élus qui entendent rempiler.

Et il y en a même, parmi les petits présentateurs, qui, à force de s’étendre dans les éloges au parrain finissent par dépasser le temps réglementaire, perdant ainsi de précieux points. Et le phénomène va grandissant sans que les organisateurs daignent interpeller les uns et les autres.

A ce rythme, ce sont les politiciens eux-mêmes qui viendront faire la compétition à la place des tout-petits et bonjour les dégâts.

S. Debailly à Abidjan

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