Le collectif des partis de l’opposition démocratique – CODE ( NDLR : constitué des 23 partis politiques signataires de la déclaration du 30 juin 2016 contre la réforme de la Constitution ) , a eu une rencontre, mercredi 27 juillet 2016 avec l’ambassadeur des États-Unis, Abidjan-Riviera.
Au sortir de la rencontre, Bamba Moriféré, porte-parole du jour, a indiqué que la meilleure voie pour l’élaboration d’une nouvelle constitution est connue de manière universelle. Selon lui, dans une démocratie l’on ne peut pas parler de succession, contrairement aux régimes monarchiques.
À en croire le CODE, le Chef de l’État Alassane Ouattara ne peut pas au travers des dispositions transitoires, nommer un vice-président. Bamba Moriféré a estimé que la démarche actuelle du Président de la République viole le pouvoir du peuple souverain de Côte d’Ivoire , au regard des acquis démocratiques obtenus de « haute lutte » par les Ivoiriens depuis l’instauration du multipartisme : » Le projet du Président de la République représente un recul dangereux pour la démocratie et une menace avérée et grave pour la paix sociale. En 2000, nous avons mis en place une commission constitutionnelle avec toutes les forces vives de la nation. L’élaboration d’une constitution est d’abord un problème politique, c’est un contrat social. Ce n’est pas une affaire d’experts. Il propose la création d’un poste de vice-président. Et des dispositions transitoires sont prévues pour nommer le vice-président. Nous avons toujours dit que cela était incompatible. C’est une violation de la constitution. Le chef de l’exécutif ne peut pas nommer un tiers des membres du sénat, c’est contraire à la démocratie et à la séparation des pouvoirs « . Le CODE s’est dit surpris que le Chef de l’Etat, dans sa démarche, n’ait à aucun moment fait allusion à la Commission électorale indépendante (CEI). « Je voudrais d’ailleurs remarquer que sur cette question de la CEI, il y avait consensus puisse que tous les partis politiques en ont fait leur cheval de bataille. Qu’il s’agisse du FPI, du RDR, dont le président actuel est issu et donc nous ne pouvons pas accepter que l’un des acquis majeurs de notre lutte soit éliminé. L’autre point, c’est le fait que le président confie le processus à une commission d’experts et qu’il prévoit un référendum en octobre. Quasiment à la sauvette. Le peuple doit voter en connaissance de cause, il doit voter parce qu’il est éclairé. En comparaison, la commission constitutionnelle de 2000 a travaillé en sept voire huit mois. Et donc, on ne peut pas très rapidement aller à une constitution alors même que le peuple n’est pas informé sur cette constitution », a dit Bamba Moriféré. Le CODE entend animer une conférence de presse le lundi 1er août 2016, afin d’engager avec détermination des actions de sensibilisations et de mobilisations, avec tous les moyens légaux, pour faire échec au projet de référendum.
HG
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