Ministre temporaire…en Côte-d’Ivoire: d’Affi N’guessan à Mambé Beugré

Conseil-des-ministres-27-01-2016-0012

Shlomit Abel

Selon des médias ivoiriens l’actuel Gouverneur d’Abidjan, Robert Beugré Mambe, a été nommé “ministre temporaire” auprès du Président de la République, chargé de l’organisation des Jeux de la Francophonie 2017.

C’est probablement lors de la disgrâce d’Affi N’guessan, opposant patenté, avec rang de ministre que cette catégorie a été crée, un ministère doté d’un chronomètre et d’un compte à rebours, avec dans ses placards, un bâton et quelques carottes. Si cette catégorie de ministère temporaire est sérieusement crée dans la durée, à cause des restrictions budgétaires, il faut suggérer à madame Kandia Kamara de se retirer de sa fonction de ministre permanente de l’Education nationale, les mois d’été où les enfants sont en congé. Et notre président, pourrait aussi, dès son 145 ème voyage à l’Etranger bénéficier de ce statut de président temporaire, lorsqu’il est en déplacement, soit près de six mois par an hors de Côte d’Ivoire.

Mais revenons aux joies du cirque, non accompagnées de pain, austérité oblige. Plus de trois mille athlètes et artistes sont attendus au pays de l’Emergence, toujours campée sur sa ligne de fuite. Après le succès des jeux de Nice en 2013, voici Abidjan-la sale, capitale mondiale des ordures non ramassées qui va briller de mille papiers gras et mouches flamboyantes, dans les quartiers désertés par les touristes; de même, ses quartiers rasés, ses habitants sans toit, ses enfants désoeuvrés ne seront pas sur le passage des officiels de la Francophonie. Abidjan la belle, la cité des lumières, celle toute illuminée qui n’a pas besoin de régler sa facture d’électricité va briller de mille paillettes et de mille sourires. L’ambassadrice de charme, autre intermittente du spectacle politique, Dominique Ouattara offrira à ses hôtes un scénario grandiose d’une Côte d’Ivoire à son zénith.

Selon les journaux, le gouvernement ivoirien aurait déjà remis à niveau certaines infrastructures sportives existantes, dont celles du campus universitaire de Cocody, -à la grande joie des étudiants expulsés!!!- et du palais des sports de Treichville. Selon jeune Afrique, citant Alain Lobognon, le ministre des sports en janvier 2015, « Pour la première fois depuis plus de trente ans, l’État a prévu un budget d’investissement pour réhabiliter et construire des infrastructures sportives. Des appels d’offres ont donc été lancés cette année en vue de la réhabilitation complète des complexes sportifs de Yopougon, Abobo, Angré, Bingerville et de la piscine d’État de Treichville », La plupart de ces projets seront conduits dans le cadre de partenariats public-privé (PPP).

Ainsi, voyant grand, toujours très grand, notre grand-couturier qui sait prendre des mesures, sans les traduire en actes, a proposé la Côte d’Ivoire en voie d’émergence pour accueillir la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2021. « Après une année consacrée au montage technique et financier du projet estimé à 47,1 milliards de F CFA (71,8 millions d’euros), la construction du complexe olympique d’Abobo (Abidjan-Nord) commencera en 2015. Si le délai de livraison est respecté, le stade pourrait être prêt pour les Jeux de la Francophonie 2017″ nous disait encore Lobognon ce 6 janvier 2015, espérant trouver une fève inimaginable – un oeuf d’or rescapé de la poule ivoire égorgée sur l’autel des intérêts françafricains- dans cette galette des rois de plus en plus rétrécie.

Où en sommes-nous du projet? La nomination très tardive d’un spécialiste du bâtiment public, à six mois de 2017 nous révèle que le projet est encore au niveau des plans, du bâtis et des coupes (budgétaires), le couturier n’a pas encore monté l’ensemble. La pluie de milliards tellement attendue, au mois d’août ne nous déversera qu’une pluie d’étoiles filantes, temporaires, comme ces nouveaux ministres-CDD…

Shlomit Abel 27 juillet 2016

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