Côte-d’Ivoire Bamba Alex Souleymane à ADO: «Annulez le paiement des factures de septembre»

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Contribution

Les remous enregistrés ces derniers jours ont eu pour cause directe, le mécontentement des Ivoiriens face aux dernières factures de la Compagnie Ivoirienne d’Electricité. Elles ont été délivrées quasi simultanément et semblent être trop onéreuses relativement au coût du kilowattheure. Une seule chose pourrait réellement faire baisser le thermomètre social : l’annulation du paiement grâce à la magnanimité du Président Alassane Ouattara.

Aux grands maux, les grands remèdes. Et en l’occurrence, compte tenu de la situation qui prévaut, parler d’un remède de cheval ne serait pas exagéré. Les événements qui viennent de se produire dans de nombreuses villes et localités de Côte d’Ivoire, justifient ce jugement. Pour la première fois de l’histoire de la Côte d’Ivoire, des populations nombreuses sont descendues dans les rues pour protester violemment contre la Compagnie Ivoirienne d’Electricité. Les faits ont été suffisamment graves (incendies de bureaux, d’agences, de véhicules de cette société, casses d’établissements bancaires etc.), pour que, au plus tôt, des mesures extraordinaires soient prises pour, non seulement endiguer la vague d’indignation et de colère, mais aussi et surtout l’éradiquer. Oui, certainement avec l’aval du gouvernement, les premiers responsables de la CIE ont pris des décisions importantes, notamment l’annulation du délai de paiement desdites factures, ainsi que l’amorce de discussions avec les mouvements et autres associations de consommateurs en vue de trouver des solutions susceptibles de satisfaire toutes les parties. La réaction a été, il faut en convenir, relativement appréciée quoique un peu lente ou tardive lorsque l’on sait que la grogne datait déjà de plusieurs jours, voire plusieurs semaines. C’est à croire que sans les dégâts et autres dommages perpétrés, rien ou presque n’aurait été fait. La colère est donc montée de plusieurs crans.

Parole de Profane

Elle a atteint des degrés tels, que le peuple, dans son ensemble, considère qu’il a été trahi. Une seule chose se présente désormais, à notre avis, à écouter le murmure du peuple, comme la solution qui pourrait désamorcer la bombe sociale : l’intervention directe du chef de l’Etat. Car au final, c’est son autorité et sa gestion de l’Etat qui, progressivement, risquent d’être décriées et mises à mal. Le président Ouattara doit agir comme récemment, lors du premier mai, lorsque s’adressant aux Ivoiriens il a su apaiser leurs cœurs. Ouattara doit parler, ou à défaut, faire prévaloir son autorité. Il doit agir en véritable père qui connaît mieux que quiconque les problèmes de ses enfants. L’esprit du père de famille devant un danger qui n’a pas de visage doit l’amener à prendre des décisions radicales et lourdes de conséquences qui auront l’avantage de démasquer les éventuels ennemis encagoulés. Du peuple, l’on entend dire que c’est le coût des factures qui est exorbitant. C’est donc moins une question de délai de paiement que de cherté desdites factures. Les Ivoiriens qui ont plébiscité Alassane Ouattara pour son second mandat (83,66% des voix), ont prouvé qu’ils lui font confiance plus qu’à tout autre de ses collaborateurs. C’est lui en effet qu’ils ont voté. C’est lui leur guide dont ils apprécient et suivent la vision. Les Ivoiriens ont donné leurs suffrages à un homme dont ils connaissent l’humanisme et la grande générosité. C’est pour lui, nous revient-il, qu’ils sont prêts à tout et que revient le dernier mot. Et pour cause, ils l’ont vu travailler sous Houphouët-Boigny et laver son honneur alors que le pays économiquement connaissait une sorte de marasme. Ils ont vu cet homme souffrir pour son peuple. Ils l’ont vu pardonner à ses adversaires. Ils le voient tout jouer pour la réconciliation. Cet homme-là est la chance de la Côte d’Ivoire. Et c’est parce qu’il vit au quotidien la douleur de son peuple, que ses compatriotes lui demandent de faire parler son cœur. Un seul mot, un seul acte, ils attendent de lui pour que le cauchemar qu’ils viennent de vivre soit relégué dans le passé et l’oubli. Un seul mot pour tourner la page et continuer la marche lumineuse et héroïque vers l’émergence. Ce que les Ivoiriens veulent et qui se dit dans toutes les chaumières, c’est que le Président de la République doit, dans sa grande générosité et clairvoyance, prendre la décision d’annuler purement et simplement le paiement des factures de septembre. En avoir annulé le délai de paiement, ne suffit pas et, sur le terrain, la grogne est toujours perceptible. Alassane Ouattara doit faire le geste qui sauve. Un geste de Grand Seigneur. Cela le grandira davantage dans l’estime des Ivoiriens qui, déjà, croient en lui comme au plus illustre des successeurs du père Fondateur, celui que tout le monde attendait pour redonner à la Côte d’Ivoire toute sa place et tout son rayonnement dans le concert des nations.

Pour la Paix sociale

C’est aujourd’hui, l’unique solution qui pourrait tout résoudre. Le pilier économique de l’UEMOA, ne s’en portera pas plus mal. Cela coûtera certes très cher à l’Etat, mais c’est pour la population et non pas pour les grandes sociétés. La population qui a soutenu son combat, ne doit pas faire les frais de ces mesures impopulaires car mal, très mal négociées. L’annulation du paiement des factures de septembre, marquera encore une fois la grandeur du Chef d’Etat qu’est Alassane Ouattara. C’est un sacrifice de plus certes, mais qui n’est pas impossible pour l’homme providentiel qu’il a plu à Dieu de donner à la Côte d’Ivoire. Nous ne sommes pas un théoricien des pratiques macroéconomiques, pas plus que nous ne sommes pas un expert des paradigmes financiers. Nos observations reposent sur l’objectivité d’un constat s’innervant dans le quotidien du peuple. Et face à une telle situation, notre qualité de ‘’petit-frère’’ qui a totalement foi au grand frère, nous pousse à lui faire ces humbles suggestions. Tel que je le connais, il réagira positivement et tous les ménages en seront heureux et fiers. Car il faut baisser les critères de tarification en les ramenant au plus près des dispositions antérieures. Ce n’est là qu’un plaidoyer. Les Ivoiriens aiment leur Président. Ils attendent de lui qu’il le leur démontre une nouvelle fois. Et connaissant l’heureux fils de Maman Nabintou Cissé, dont le prestige, l’aura et la compétence ont dépassé les limites de notre chère Côte d’Ivoire, ce n’est pas trop demander. Oui, l’on peut espérer et la Côte d’Ivoire dans l’expectative de la bonne nouvelle. Le Président Alassane Ouattara agira dans le sens de l’annulation du paiement. Il ne vit que pour le bien-être de ses compatriotes. La paix n’a pas de prix. Nous avons l’avantage de l’avoir vu à l’œuvre depuis le temps du père fondateur qui eut la chance de l’avoir à ses côtés lorsqu’il était en difficulté. Aujourd’hui, il n’a à ses côtés personne de sa trempe pour lui apporter le soutien éclairé nécessaire.

La communication a manqué et continue de l’être

Peut-on gouverner de nos jours sans communiquer sur l’ensemble de la politique qu’on n’a pour son peuple ? La réponse est bien évidente, il faut communiquer sur l’ensemble des actes que l’on pose pour avoir une large adhésion du peuple sur les différents projets et autres actions que l’on attend mener. Dans toutes organisations, fussent-elles petites ou grandes, la communication y occupe une place de choix. Avec l’évolution des réseaux sociaux, et des T.I.C, en général, la communication s’est imposée dans le quotidien de l’homme à telle enseigne qu’elle constitue le socle sur lequel repose les grandes ambitions. En Côte d’Ivoire, si l’on reconnait le magister du Président Ouattara et son leadership, c’est plus par les réalisations qu’il a faites et moins par ce que ses services auraient communiqué. En effet, s’il y a de quoi à reprocher à Ouattara, c’est bien évidemment sur sa politique de communication ou du moins sur la responsabilité de ceux qui en ont la charge. Les évènements douloureux de l’attaque terroriste de Grand Bassam ont montré les limites de la RTI ; ce qui avait d’ailleurs choqué les Ivoiriens. Les services de communications officiels ne sont pas capables de défendre la position du gouvernement sur certains sujets pour ne pas dire sur tous les sujets qui engagent l’honneur de la République donc du Président Ouattara. La population a, à maintes reprises donné de la voix pour protester contre les déguerpissements qu’elle a traités d’anarchiques, bien que cela soit utile pour notre environnement et inculque un comportement citoyen aux Ivoiriens est apparu à leurs yeux comme une plaie, un mal anti social, tout simplement par manque de communication. La grogne sociale partie depuis bien avant la fête du travail, fondée sur la cherté de la vie avec la pénurie des denrées alimentaires de «première nécessité » sur le marché, n’a pas interpellé les services de communication du gouvernement pour faire comprendre au peuple, la politique qui est mise en place pour y remédier, à part s’être contenté de pondre des communiqués à la va vite, comme si on voulait juste remplir une formalité d’usage et non communiquer pour convaincre et faire du peuple son allié. Sur ces mêmes faits, l’on assiste à une absence totale de ces doctes communicateurs qui sont incapables de donner ni de la voix, ni prendre la plume pour opérer une rupture dans la fréquence de par la pertinence des arguments, car la vision et les actes posés par le Président constituent un vivier d’arguments pour justifier, sensibiliser et mobiliser les Ivoiriens autour de la confiance du chef de l’Etat. Un tel exercice commande des hommes de qualités ayant fait leurs humanités en la matière, sanctionnées par des diplômes de haut niveau. A cela, s’ajoute leur proximité d’avec le peuple ce qui leur vaut le mérite de connaitre la psychologie de ce peuple donc capable de lui parler avec aisance. Sinon, comment comprendre que sur les évènements que traverse le pays, l’on n’ait pas pu organiser des émissions télé et radiophoniques autour de ce qui préoccupe toute la Nation. Ici et maintenant, nous interpelons, comme toujours, ceux qui ont la responsabilité de le faire, parce que le «chef» leur aura fait confiance, non pas parce qu’ils ont du mérite en la matière, mais ils doivent sortir de leur petit calcul et engager le combat du verbe pour sauver le «Soldat Rayan». L’heure de parler en attendant le mémorable discours du 6 août du chef de l’Etat, a sonné. Que ceux qui doivent le faire, le fasse et non qu’ils se réfugient derrière le discours du Président qui doit en principe être la digue protectrice qui soulagera tout le monde et eux avec. Oui, on peut féliciter le Président dans bon nombre de domaines mais en ce qui concerne la communication, c’est un échec patent qui sonne aux yeux. Vivement que pour une fois les hommes qu’il faut soient aux responsabilités qu’il faut pour nous éviter de subir des pressions et la psychose qui ont un impact sur l’économie du pays et sur son image que le Président est parvenu, au prix de mille sacrifices, à restaurer. Messieurs mettez-vous à la tâche.

Bamba Alex Souleymane alias BAS
Journaliste professionnel
Juriste-Conseil
Diplômé d’Etudes supérieures de droit
Chevalier de l’ordre national

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