LIDER News | 26 juillet 2016
Voici donc l’intégralité de la fameuse loi organique portant organisation du référendum pour l’adoption de la constitution, que 233 députés sur 255 ont adopté le 22 juillet 2016.
Que faut-il en retenir ? Rien de nouveau sous le soleil. Le gouvernement Ouattara refuse de tirer les leçons des fiascos électoraux qui se succèdent depuis 2010. La commission électorale continue d’être inféodée au président de la République, elle ne dispose toujours d’aucune indépendance et tout se décide en conseil de ministres. La question à laquelle le peuple sera appelé à répondre est la suivante : «Approuvez-vous le projet de constitution proposé par le président de la République ?».
Il est à rappeler, qu’à ce jour, alors qu’il en parle depuis plus de deux ans, le président de la république n’a toujours pas fait connaitre officiellement les modifications qu’il souhaite apporter à la constitution, en dehors des rencontres qu’il a eues avec les partis politiques et la société civile, et des prises de parole de ses hommes de main au sein du «comité d’experts» chargé de la réforme constitutionnelle.
De ces échanges superficiels, il ressort entre autres que Ouattara veut :
1) alourdir la dépense publique en créant un poste de vice-président, pour assurer sa succession et la pérennité des affaires du clan au pouvoir, et un sénat dans lequel il nommerait un tiers des membres pour pouvoir caser ses copains,
2) s’offrir la possibilité d’une présidence à vie en supprimant la limite d’âge et la limitation des mandats, et
3) rester au pouvoir même en ne supprimant pas les mentions citées précédemment, en passant à une IIIème république et en invoquant le principe de la non rétroactivité de la loi pour effectuer un 3ème et un 4ème mandat à la tête de la République de Côte d’Ivoire, qu’il présentera comme ses 1er et 2nd mandats sous la IIIème république.
D’après la loi votée vendredi, il peut garder secret le texte jusqu’à 15 jours avant l’élection, date limite à laquelle celui-ci doit être publié dans le journal officiel, et son contenu ne sera transmis aux partis politiques pour information qu’au plus tôt 7 jours avant le référendum.
Il est étonnant de constater qu’une loi qui vient compléter le code électoral adopté en 2000 par référendum, soit adoptée quasiment en catimini par une assemblée nationale monocolore.
Il est également à noter que c’est LIDER, parti qui n’est pas encore représenté à l’assemblée nationale, qui rend public le document, alors que les députés l’ont passé sous silence.
Ceci n’est pas surprenant. La conception qu’a le parti dirigé par Mamadou Koulibaly du rôle de député le distingue des autres formations politiques en Côte d’Ivoire. Les candidats LIDER qui seront élus lors des législatives de novembre 2016 exerceront un contrôle rigoureux du gouvernement, informeront les populations sur les projets de loi envoyés par l’exécutif et porteront dignement la voix du peuple au sein de l’hémicycle.
En attendant, le Prof. Mamadou Koulibaly, l’homme qui a toujours raison avant l’heure, a indiqué la marche à suivre pour faire barrage à ce énième hold-up institutionnel d’Alassane Dramane Ouattara, qui coûtera très cher au contribuable.
Lors du meeting anniversaire de son parti à Marcory le 16 juillet, le président de LIDER a invité les populations à venir massivement manifester à ses côtés devant l’assemblée nationale lorsque le projet de nouvelle constitution sera programmé pour débat, afin de dire aux députés – supposés représenter le peuple –, de ne pas aller voter oui là où les populations disent NON et d’éviter ainsi l’organisation d’un référendum budgétivore et dangereux.
Osons.
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