Les spécialistes de l’économie présentent le Budget de l’État comme l’ensemble des documents, votés par l’Assemblée Nationale, qui prévoient et autorisent les ressources et les charges de l’État pour chaque année. Le Budget est donc un acte de prévision et d’autorisation de perception des impôts et de dépense des deniers publics.
Le budget de l’État suit des règles précises de présentation et de vote.
Elles permettent de retracer, de manière sincère, l’intégralité des recettes et des charges de l’État.
Mais en Côte d’Ivoire, plusieurs services rusent avec le ministère du Budget. En effet, lors des assemblées budgétaires de l’année en cours, les ministères présentent le besoin de recruter dans l’urgence de nombreux fonctionnaires mais une fois que le budget est accepté et voté, ils traînent les pas jusqu’en décembre sinon en début de l’année suivante. Autrement dit, les demandeurs d’emplois sont budgétisés pour l’année en cours mais ils recevront les prises de service au cours de l’année suivante.
Chose bizarre l’argent prévu pour les salaires des nouveaux fonctionnaires sur l’année toute entière disparaît dans la nature entre les Ministères de tutelle, de la Fonction publique et de l’Economie. Pour l’année 2015 par exemple le Ministère du Budget a donné son accord pour le recrutement de 365 enseignants du supérieur. Après l’obtention de cette manne financière, le ministère de tutelle n’a recruté aucun enseignant du supérieur en 2015. C’est finalement le 4 janvier 2016 que les enseignants ont été recrutés et ils n’ont pas reçu un centime comme salaire au titre de l’année 2015. Ou est donc passé le salaire prévisionnel de ces 365 enseignants pendant l’année 2015 ? Pourquoi le ministère de l’Enseignement Supérieur ruse-t-il avec l’Etat de Côte d’Ivoire ? Pourquoi le Ministère de l’Enseignement Supérieur crée-t-il des emplois fictifs – sur un an – dans le Budget alors qu’il donnera les prises de services en janvier de l’année suivante ? Interrogé sur ce détournement flagrant de fonds, un haut responsable dudit ministère estime que leur équipe vient d’arriver au ministère et qu’il serait intéressant de poser la question à leurs prédécesseurs. Mais un ancien cadre dudit ministère signale que « plusieurs acteurs mangent dans ce commerce de « nouveaux postes fictifs ». Il ajoute qu’ « une fois le budget est acquis on peut faire ce qu’on veut avec ». Selon lui, « cette pratique est courante dans plusieurs ministères avant de se demander pourquoi c’est à l’Enseignement Supérieur que notre équipe s’intéresse ?».
Que disent la Cours des Comptes, la Haute autorité pour la bonne gouvernance et les autres organes de contrôle ? Les jours à venir nous situeront…
TRA LOU ERNESTINE
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