Une vraie guerre d’intérêts et de positionnement
Dans ce document qui émane des officines du pouvoir, la crise que vit l’université depuis qu’elle a été rouverte, est la résultante d’une machination bien orchestrée. On y apprend que ceux qui tirent les ficelles sont des cadres du parti au pouvoir dans le seul objectif de décrocher un poste ministériel. A lire intégralement
Depuis l’arrivée du Pr Bakayoko-Ly Ramata à la tête du Département de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, on assiste comme à un regain de tension, tout particulièrement sur le campus de l’Université Félix Houphouët-Boigny. Les affrontements entre étudiants et éléments des forces de l’ordre se succèdent. Les bagarres à la machette entre étudiants ont repris de plus belle. Les grèves des enseignants et des personnels administratifs n’en finissent plus, pour un oui ou un non. En cherchant à comprendre cette situation, un nom revient avec insistance comme étant le pyromane: Diawara Adama, Maître-Assistant à la Faculté de SSMT, Conseiller Technique à la Présidence de la République chargé du Secteur Education-Formation et Recherche Scientifique.
Le vers dans le fruit
Directeur de la planification et de l’évaluation au Ministère de l’Enseignement Supérieur, alors occupé par Fofana Zémogo, avec pour gourou un certain Bamba El Hadj Soualio, transfuge du FPI qui n’a pas pu être reconverti en républicain et dont il a épousé tous les traits de caractère: la fourberie à l’état pathologique, la mythomanie associée à l’estime de soi exacerbée, Diawara Adama avait été maintenu à ce poste par l’occupant du nouveau Ministère regroupant l’Enseignement Supérieur et la Recherche Scientifique, CISSE Ibrahim Bacongo (CIB). A l’insu de ce dernier, Adama Diawara s’était mis en tête de le faire échouer, avec la bénédiction de son mentor. Il avait alors tout mis en œuvre, pour parvenir à ses fins, depuis la rétention de dossiers et d’informations, en passant par le sabotage des actions et des missions, jusqu’à la destruction des documents statistiques et des fichiers informatiques de sa Direction.
Chassé du ministère, après avoir été pris en flagrant délit, la seule réaction du sieur a été de présenter de plates excuses après s’être confessé. C’est à ce prix que le ministre CISSE Ibrahim Bacongo l’a rappelé en le nommant Conseiller Technique et, cumulativement, Directeur de la Station Géophysique de LAMTO, avant de le proposer comme point focal dans l’équipe chargée de la rédaction du programme de gouvernement du président ADO, dans la perspective des élections présidentielles de 2010.
On comprend aisément qu’après l’élection du président Ouattara à la magistrature suprême en 2010, le choix se soit porté sur Diawara Adama pour occuper le poste de Conseiller Technique chargé de l’Education-Formation et de la Recherche Scientifique.
Depuis qu’il a franchi le seuil de la porte du Palais Présidentiel, celui qui publie sur sa page Facebook tous les instants de sa vie tant professionnelle que privée s’est piqué d’être le vrai titulaire du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, à la fois par calcul et par esprit de prévarication. L’actuel occupant du portefeuille et ses ex-collègues Présidents d’Université ne diront pas le contraire, puisque tous étaient régulièrement convoqués à des réunions à son Bureau au Palais, ainsi qu’à des séminaires suspects organisés par ses seuls soins à Grand-Bassam et à la Riviera à l’Hôtel «Belle-Côte».
La réhabilitation des universités, du pain béni
Dans le cadre des travaux de réhabilitation des universités, selon des sources dignes de foi tant au Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, que dans les Universités et dans l’entreprise SIMD-CI, c’est le Conseiller Technique Diawara Adama qui a géré entièrement l’achat des équipements pour un montant de plus de 30 milliards de FCFA, totalement à l’insu du Ministre : confection des listes des équipements avec les copains et coquins Doyens, Directeurs de Départements, Collègues enseignants et autres malfrats qui ont trouvé là une occasion inespérée de se servir ; choix des fournisseurs et négociation des prix ; passation des commandes ; réception des livraisons…
Même l’exécution des travaux d’infrastructures, qui était suivie directement sur le terrain par le Ministre, n’a pas échappé aux interventions intempestives de Monsieur le Conseiller Technique. Ce qui n’a jamais été dit est que c’est Diawara Adama qui a autorisé l’exécution de la partie de ces travaux qu’on a appelée «travaux complémentaires», selon lui au nom de sa hiérarchie à la Présidence de la République, en la personne d’un certain Philippe Serey-Eiffel. Sur la base d’un e-mail que ce dernier lui aurait envoyé, le Conseiller Technique ne s’est pas embarrassé de fioritures pour demander, dans le dos du Ministre, au Directeur des Finances et du Patrimoine du Ministère, Méïté Adama, d’adresser au BNETD une lettre de commande desdits travaux, ne pouvant administrativement, écrire lui-même une telle lettre.
La suite de cette affaire, une vraie affaire : Méïté Adama viré par décret présidentiel avec fracas au 20 H de la Télévision 1ère Chaîne, pour «mauvaise gouvernance», Bacongo présenté dans l’opinion, notamment à travers une campagne de propagande digne des années glorieuses du communisme stalinien, comme un voleur de grand chemin et sa tête mise à prix. Un journal de la place a même barré sa Une avec ce titre bandant et très «commercial», qui a fait saliver son lectorat : «Malversations-Réhabilitation des Universités-40 milliards déjà volés : Ouattara limoge Adamé Méïté, l’homme de main de Bacongo.» Dès lors, Diawara Adama va mettre les bouchées double, pour faire dégager l’obstacle sur son chemin vers le poste de Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, qui lui semble si proche et à portée de main.
Dénigrement et coups bas
Aux dénigrements du Ministre au Palais vont succéder les actes de manipulation de prétendus étudiants-militants du RDR à qui Monsieur le Conseiller Technique a promis de remplacer la FESCI sur les campus dans les actes et dans l’esprit. Exemple, les cafétérias construites à l’UFR de Sciences-Eco et au dos de l’Amphi Lorougnon Guédé sont disqualifiées et présentées par Diawara Adama comme des bars dancing appartenant à Bacongo et gérés par ses parents ; le 13 décembre 2012, un contingent de malfrats, de loubards, de délinquants et de drogués chauffés à blanc, convoyés dans plusieurs Gbaka «Wourou Fato» par un certain Coulibaly Salif Djomon, est déversé sur le campus FHB pour demander la démission du Ministre Cissé Bacongo traité de voleur.
La cabale orchestrée à partir des réseaux sociaux sur l’absence de bibliothèques, de toilettes, de micros, de papier hygiénique, de ceci ou de cela ; la tentative de lynchage de Bacongo, un triste jour du 13 mai 2013, dans un guet-apens tendu par des mercenaires de Diawara Adama, que sont Samuel KONAN, Kélétigui KONE, Abdoulaye CISSE, un certain Zamal, Seydou TOURE (Coser) et l’éternel étudiant Coulibaly Salif Djomon. La réussite de cette opération a été dument fêtée au restaurant «chez RIFFAT» à la Riviera 2.
Ces actes de déstabilisation et de sabotage des actions du Ministre vont se poursuivre, en prenant la forme d’une crise suscitée artificiellement autour de la présence de la Police Universitaire malgré des vols répétés des équipements par des enseignants pris en flagrant délit et la mise en place du «Gouvernement ou Conseil des Etudiants» à l’Université FHB, jusqu’au Réaménagement Technique du Gouvernement, le 12 mars 2014.
Au lendemain du départ de Bacongo, rangé au placard momentanément à la Fonction Publique, Diawara Adama s’est précipité au cabinet du tout nouveau Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Gnamien KONAN, pour le féliciter, la douleur au cœur et la peine à l’âme, avant de lui déclarer son entière disponibilité à l’accompagner dans l’accomplissement de ses missions. L’idylle n’aura duré que deux à trois mois maximum, au terme desquels le Ministre va découvrir, grâce à son sixième sens aiguisé par les prières Mahikari, les accusations à peine voilées d’incompétence, les actes de sabotage, les propos diffamatoires. C’est alors que Monsieur le Conseiller Technique va figurer sur la liste noire du nouveau Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, qui l’avait désormais en horreur.
Bien évidemment, l’information sur le remaniement ministériel, qui a vu l’avènement de sa complice de tous les instants, Bakayoko-Ly Ramata, à la tête du département sera attendue et vécue par Diawara Adama comme l’annonce de son heure de gloire. Hélas, il va constater qu’il lui faudra continuer encore de manœuvrer, comme il semble s’y appliquer actuellement, après avoir traversé un moment de déprime…
Hier, il militait ardemment en faveur de la dissolution pure et simple de la FESCI, dont il accusait le Ministre CISSE Ibrahim Bacongo d’être le parrain, pour lui substituer son dispositif de deux tondus et trois pellés à qui il promettait monts et merveilles. Aujourd’hui, il affirme maitriser la FESCI, quand la Ministre propose la mise en place du «Gouvernement ou Conseil des Etudiants», dont elle a combattu la mise en place à l’Université FHB dans une vie antérieure.
De la nomination du nouveau président de l’UFHB, Pr. Abou Karamoko
Il y a environ deux semaines, Monsieur le Conseiller Technique convoquait différentes réunions sur le campus de l’Université FHB, pour recueillir des candidatures aux différents postes à pourvoir aussi bien au CROU qu’à l’université FHB. A ces rencontres, celui qu’il a présenté à tout le monde comme le futur Président de cette Université n’est autre que le tristement célèbre dans le milieu de l’enseignement supérieur privé Professeur Karamoko Abou Bouaquaih, précédemment Directeur de Cabinet Adjoint du Ministre CISSE Ibrahim Bacongo, qui a été convaincu de vente de BTS et de Prises en charge par la Direction des Renseignements Généraux, et de vente des rangs lors de l’évaluation des établissements d’enseignement supérieur privé.
Un ancien Doyen de l’UFR Sciences de l’Homme et de la Société, aujourd’hui Conseiller Technique et «bras droit» de Madame la Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, ne fait que des cauchemars, désormais, sur Diawara Adama. Il accuse ce dernier, ouvertement et publiquement et auprès de qui veut l’entendre, d’être à l’origine de toutes les turbulences que connait actuellement l’université FHB, juste parce qu’il veut devenir Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. Faut-il croire à l’adage selon lequel «jamais deux sans trois» ?
Diawara Adama se targue partout d’avoir réussi à faire partir les Ministres CISSE Ibrahim Bacongo et Gnamien KONAN de l’Enseignement Supérieur, même s’il n’est pas parvenu à ses fins en accédant au fauteuil qu’il convoite. Peut-être que le départ de sa complice Bakayoko-Ly Ramata va lui sourire. Ce serait l’arroseur arrosé ou la volte-face du monstre de Frankenstein contre son maître.
Que l’actuelle occupante du fauteuil de Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique n’ait pas le profil de l’emploi, cela relève de l’évidence ! Mais que Monsieur le Conseiller Technique parvienne à la faire dégommer, par son activisme et ses manœuvres d’égouts, pour prendre sa place, il y aurait à être préoccupé quant à l’intérêt qui est accordé par le Pouvoir en place à ce département ministériel…
Traoré François d’Assise, enseignant à la retraite
NB : Les titres et intertitres sont de la rédaction
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