Par Manuella Yapi
Dix personnes ont été interpellées samedi dans la ville de Bouaké (centre de la Côte d’Ivoire) après de violentes manifestations de protestation contre le coût élevé de la facture d’électricité, faisant deux morts et occasionnant des actes de pillage et de vandalisme, a constaté un journaliste de ALERTE INFO.
Des éléments de l’armée et de la police ont interpellé dix hommes âgés de 35 ans en moyenne et les ont conduit au camp du Centre de coordination des décisions opérationnelles (CCDO, unité spéciale de police) situé à Bromakoté, un quartier populaire de Bouaké.
Divers matériels dont des imprimantes, des postes téléviseurs et des meubles ont par ailleurs été saisis lors de fouilles de domiciles dans les quartiers Koko, Féraille et Gbintou, dans l’après-midi.
Une colonne de six Jeeps dont cinq de l’armée française a été aperçue à l’entrée de Bouaké à 12h45 et un hélicoptère de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire survolait la ville dans la matinée.
Plusieurs commerces dont des restaurants, salons de coiffures, magasins de vente de divers produits ont rouvert samedi mais l’armée avait barricadé aux environs de 11h l’accès au quartier Commerce, où a eu lieu de nombreux pillages et saccages vendredi.
Près de 300 habitants de Bouaké ont manifesté vendredi contre le coût élevé de la facture d’électricité, incendiant les locaux de la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE) au quartier Dougouba.
Des manifestants ont saccagé les locaux de la Nsia Banque (du Groupe Nsia), de la direction régionale des impôts, la Société de distribution d’eau en Côte d’Ivoire (SODECI) au quartier Commerce (centre administratif de la ville) et la préfecture à Koko (quartier populaire), emportant des matériels informatiques, bureautiques et électroménagers.
Des manifestations similaires ont visé des locaux de la CIE mercredi à Daloa (Centre-ouest) et mardi à Yamoussoukro, la capitale politique.
En janvier, les factures ont connu une augmentation allant jusqu’à 50%, contrairement aux 16% prévus par le gouvernement.
Pour calmer la grogne des populations, le chef de l’Etat Alassane Ouattara a exigé l’annulation de cet ajustement tarifaire du coût de l’électricité et le remboursement du trop-perçu aux abonnés, à l’occasion de la fête du travail le 1er mai.
Dans l’application de cette décision, les consommateurs ont reçu deux factures, celles de mars-avril et mai-juin, dans le mois de juillet. Une situation qui a suscité des mécontentements.
Après avoir reporté d’un mois la date limite de paiement de la facture de juillet, la CIE a annoncé vendredi l’annulation de cette date et annoncé un « étalement qui sera négocié » avec les associations de consommateurs, à la télévision nationale.
MYA
Alerte info/Connectionivoirienne.net
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