Côte-d’Ivoire pétition pour Gbagbo: « Malgré la peur, plus de 30 mille signatures attendues à Gagnoa »

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Par Connectionivoirienne.net

Début de caravane à Gagnoa dans la ferveur

C’est parti pour la caravane de la pétition internationale au niveau de la Côte d’Ivoire. Après la phase de lancement le 23 juin 2016 à l’hôtel Belle Côte à Abidjan, la cité du fromager a été la première ville de l’intérieur du pays à recevoir les organisateurs de l’événement international « pétition internationale pour la libération de Laurent Gbagbo ». Environ 30 mille signatures devraient y être recueillies. L’étape de Gagnoa, ville natale de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé avait valeur de test en termes de mobilisation.

Ce fut un coup réussi au regard du contexte sociopolitique. La veille de cet événement, une mobilisation similaire à Yopougon Terminus 47 a été brutalement dispersée par la police qui a brûlé des blocs de signatures et arrêté trois personnes sur le lieu. Celles-ci sont encore détenues à la préfecture de police au Plateau. Il s’agit de Dja Adou prospère, Missihi Jean Léopold et Djoman Gbata Ange.

Malgré ce coup porté contre les organisateurs, les pro-Gbagbo ont surmonté leur peur pour faire le déplacement de la place Laurent Gbagbo de Gagnoa Babré. Des têtes couronnées du département et des délégations venues de plusieurs villages de la localité dont Mama, Kpogrobré et Blouson (village maternel de Gbagbo) ont manifesté leur soutien à celui qui fut le président de la Côte d’Ivoire de 2000 à avril 2011. « On nous a dit que les partisans de Ouattara ou les policiers allaient attaquer la manifestation. Cela a découragé certains de nos frères. Mais nous, nous sommes venus et nous constatons que tout se passe bien. La police est même présente », nous confie un jeune homme originaire de Gadoukou dans la sous-préfecture de Ouragahio.

La cérémonie a démarré sous des sons et des couleurs avec le groupe de danse traditionnel Zétchéligba, très célèbre dans la région. Plusieurs discours ont été entendus dont celui des parrains de la cérémonie dit par le gouverneur Henri-Philippe Dakoury-Tabley, celui du représentant de Bernard Dadié, celui du porte-parole des chefs traditionnels dit par le journaliste Boga Sivori et celui de Maurice Lorougnon, président du mouvement « Les Amis de Gbagbo ». Boga Sivori a indiqué que pour le peuple de Gagnoa, la libération de Laurent Gbagbo n’a rien de politique, elle est une question d’intérêt national en ce sens qu’elle peut conduire à la réconciliation. Maurice Lorougnon a, quant à lui, levé les tabous et les inquiétudes que suscite cette nouvelle forme de lutte en Côte d’Ivoire. « C’est une nouvelle forme de lutte pour faire pression. Cette expression nouvelle, nous voulons la conduire avec votre mobilisation. Cette pétition sera déposée au Conseil de sécurité de l’Onu et à partir de là, nous pensons que notre cri et notre désarroi seront entendus par le monde entier et Laurent Gbagbo nous reviendra », a-t-il expliqué à l’auditoire.

A la fin, 20 blocs comportant chacun 1500 cases de signatures ont été remis aux représentants des partis politiques, aux familles Gbagbo et Blé Goudé et aux chefs traditionnels. Tous ont été invités à porter leurs noms et signatures sans crainte de se faire arrêter. Mais bien avant, en rang serrés, les premiers à arriver sur le lieu de la cérémonie ont signé sous les cliquetis des chasseurs d’image.

SD de retour de Gagnoa

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