Lu pour vous
Les récents propos de M. SOUMAHORO, Président du Directoire du RHDP, interpellent sur la conception du pouvoir en Côte-d’Ivoire, qui pose finalement le problème de la culture politique et démocratique de nos leaders. La conquête du pouvoir ou sa conservation devrait obéir à un idéal, et à un projet de société, et non à des préoccupations sécuritaires ou des intérêts personnels et partisans. Il est consternant de réduire les motivations de l’action ou de l’ambition politique d’un groupement politique, à de tels objectifs. Envisager l’éventualité d’une revanche, en cas de perte du pouvoir, traduit non seulement l’aveu implicite de l’échec de la réconciliation, mais c’est considérer, aussi, ses adversaires politiques comme des ennemis.
Cette conception des enjeux du pouvoir dans une démocratie, est contraire à l’esprit d’une saine compétition (mieux disants), et à la conception que l’on peut se faire de la cohésion d’une communauté nationale. Tout ceci me rend triste, et me fait craindre pour l’avenir de la Côte d’Ivoire, qui n’arrive pas encore, à se libérer des boulets culturels (violence et escroquerie morale) et de l’histoire (séquelles de la guerre civile et fracture sociale), qu’elle s’est elle-même attaché aux pieds. La prochaine génération, formée dans un tel moule, pourra-t-elle réussir à nous sortir de cette situation, qui laisse désespérer de l’avenir ? Je suis triste et pessimiste. J’espère très sincèrement me tromper. Ce dont il faut absolument se libérer, c’est d’abord cela et les autres maux qui minent notre société (impunité, corruption, indiscipline, népotisme, injustice, etc. …).
Pierre Soumarey
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