Il est presque 7 heures, quand Ibrahim*, 35 ans, maçon, rejoint le chantier de construction des logements sociaux d’Anyama, au nord d’Abidjan. Les retrouvailles avec ses collègues sont loin d’être joyeuses. Vêtus de leur tenue de travail et du casque de protection, ils ont la mine froissée. « On nous demande toujours de travailler rapidement. Mais lorsqu’il faut nous payer, les patrons ne sont jamais pressés », peste Ibrahim, en prenant sa taloche et ses truelles.
Avant d’être engagé sur ce chantier, ce père de quatre enfants était habitué à des travaux irréguliers. Ici, il gagne presque 3 000 francs CFA (4,5 euros) par jour, dimanche parfois inclus. « Depuis deux ans, le travail est journalier mais pénible, souffle-t-il. Nous avons réalisé une trentaine de maisons si rapidement que je me demande si les prochains locataires les trouveront de qualité. Les chambres sont vraiment petites. »
600 milliards de francs CFA
En 2013, le gouvernement ivoirien a lancé un projet de construction de 60 000 logements sociaux par an pour un coût de 600 milliards de francs CFA (923 millions d’euros). Pour la mise en route du projet sur soixante-douze chantiers, plusieurs promoteurs immobiliers ont été retenus et des souscriptions ouvertes aux populations à hauteur de 30 000 francs CFA (45 euros). Une maison de trois pièces devrait coûter entre 5 et 10 millions de francs CFA (7 622 et 15 244 euros).
Par Alexis Adélé (Le Monde Afrique, Abidjan)
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