En Afrique, l’histoire n’a jamais toléré les anciens rebelles

Bogo

Prao Yao Séraphin

«La révolution, comme Saturne, dévore ses propres enfants» (Georg Büchner)

En Afrique, les conflits armés et les rebellions constituent les voies privilégiées pour accéder au pouvoir. Dans l’incapacité de mener des combats démocratiques, les chefs rebelles ont préféré la rébellion comme un ascenseur politique pour arriver au pouvoir. Mais ce qui est frappant, c’est qu’ils finissent toujours tristement célèbres. Dans cette réflexion, il s’agit simplement de présenter une liste non exhaustive de chefs rebelles qui ont connu une gloire très courte avant de connaître une fin triste et tragique.

La rébellion, une voie oblique pour accéder au pouvoir en Afrique

En Afrique, toutes les rebellions ont la même motivation : accéder au pouvoir pour s’enrichir. En effet, les décennies passées ont montré que les chefs rebelles ont fini par s’asseoir confortablement dans des fauteuils de président ou de premier ministre. Les exemples sont légions : Pierre Nkurunziza, à la tête des Forces pour la défense de la démocratie (FDD), mouvement rebelle hutu burundais est devenu par la suite président de la république Burundaise ; John Garang Mabior, ex-leader du Mouvement Populaire de Libération du Soudan (SPLM) était parvenu à la vice-présidence du Soudan avant sa mort en juillet 2005 ; Charles Ghankay Taylor, ancien rebelle libérien est devenu Président de la république libérienne; Jean Pierre Bemba, à la tête du Mouvement de Libération du Congo (MLC), crée en 1998, est devenu vice-président de la transition suite à l’accord du 30 juin 2003 avant d’être candidat malheureux aux élections présidentielles. L’ancien maoïste, Jonas Malheiro Savimbi a été reçu en 1986, avec tous les honneurs à la Maison Blanche par le président Ronald Reagan et plus tard par son successeur George H. Bush. En Côte d’Ivoire, Soro Guillaume est devenu premier ministre avant de devenir aujourd’hui le président de l’assemblée nationale de la Côte d’Ivoire. Mais l’histoire enseigne que leurs passés les rattrapent toujours.

La fin tragique de tous les chefs rebelles africains

Comme pour dire que la rébellion n’est pas une bonne chose, l’histoire n’a jamais été tendre envers les chefs rebelles. Une rébellion engendre forcement des violations de droits de l’homme qui rattrapent toujours les chefs rebelles.

Au Burundi, Pierre Nkurunziza est bien en train de connaître une fin tragique. John Garang Mabior a trouvé la mort dans un accident d’avion en 2005. Il était premier vice-président du Soudan et président du gouvernement autonome du Sud-Soudan. Charles Ghankay Taylor, ancien rebelle libérien et ex- Président de la république libérienne est aujourd’hui à la Haye car il est inculpé pour crime contre l’humanité. Jean Pierre Bemba qui a occupé le poste de vice-président au Congo est en prison, à la Haye.

Chef charismatique, lourdement armé par ses alliés occidentaux, Jonas Malheiro Savimbi est parvenu à contrôler une grande partie du territoire angolais et installé son quartier général à Huambo, au centre du pays. Apres sa défaite à l’élection présidentielle de 1992, Il conteste la victoire de José Eduardo dos Santos (MPLA) et reprend les armes, alors qu’il avait signé, en 1991, un accord de paix à Bicesse, au Portugal. Mais au fil des années, Savimbi perd, au nom de la Realpolitik, tous ses soutiens. Et ce sont ces mêmes occidentaux qui donneront sa position à l’armée de José Eduardo dos Santos pour l’achever. En vérité, les rebelles sont des marionnettes aux mains des impérialistes occidentaux. Une fois le sale boulot est fait, il n’est pas bon, dans l’intérêt des impérialistes de protéger ceux dont l’histoire rime avec tueries, pillages et violations de droit de l’homme.

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