Par Manuella Yapi
Un témoin au procès de Simone Gbagbo pour « crimes contre l’humanité », Moussa Bamba, a accusé jeudi l’ex-Première dame d’être liée au meurtre de « sept femmes » lors d’une manifestation en mars 2011 à Abobo (Nord d’Abidjan) pour exiger le départ de Laurent Gbagbo du pouvoir.
Mme Gbagbo a « quelque chose à voir » avec la mort de ces femmes parce que les « trois chars » venus du « camp commando » aperçus lors de la marche « appartiennent (au) pouvoir », a déclaré à la barre M. Bamba, l’oncle d’une victime décédée prénommée Massiami.
« Ce sont les chars de Mme Gbagbo, c’est elle qui était au pouvoir », a poursuivi le témoin pour qui il est « normal » que l’accusée prenne « les pots cassés », assurant avoir « entendu le bruit » de « trois coups de canon » en direction des femmes de cette commune dont l’ex-Première dame était le député de 2000 à début 2011.
Lors de son audition le 1er juin, l’épouse de Laurent Gbagbo a réclamé des « preuves que (ces) femmes ont été tuées (…) pendant cette marche », se demandant « comment le juge d’instruction (et) la chambre d’accusation » peuvent « affirmer que cette attaque émane sans aucun doute de l’armée » ivoirienne, « sans jamais avoir fait procéder à une seule autopsie (ou) à une seule analyse balistique ».
Après avoir fourni des documents dont le certificat de décès, l’extrait de naissance et des photos montrant la dépouille de sa nièce avec « le thorax (…) arraché », Moussa Bamba s’est adressé à un avocat de la défense sur un ton de colère: « vous reconnaissez maintenant la mort des sept femmes »?
Simone Gbagbo est jugée depuis le 31 mai pour « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité » commis lors de la crise postélectorale en Côte d’Ivoire.
MYA
Alerte info/Connectionivoirienne.net
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