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Par Anselme Blagnon
La Coordination nationale des enseignants et chercheurs du supérieur de Côte d’Ivoire (CNEC), principal syndicat des professeurs des universités publiques a exigé lundi le renouvellement des responsables de l’université de Cocody (Est d’Abidjan) dans un délai de deux semaines.
« La CNEC demande le renouvellement des responsables universitaires dans un délai de deux semaines à compter de ce jour », a dit face à la presse son secrétaire général Johnson Kouassi, menaçant de « convoquer une assemblée générale si rien fait ».
Les enseignants « souhaitent une élection pour ce renouvellement et non une nomination du gouvernement », a ajouté M. Kouassi selon qui « l’université traverse une léthargie jamais égalée en Côte d’Ivoire ».
Nommée en 2012 par le ministre de l’Enseignement supérieur d’alors, Ramata Ly-Bakayoko, l’actuelle présidente de l’université Félix Houphouët de Cocody a remplacé à ce poste le Pr Gilbert Aké N’Gbo, élu en 2010.
Le 12 janvier 2016, Mme Ly-Bakayoko, a été nommée ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique lors d’un remaniement ministériel.
« Le ministre ne peut pas à la fois gérer le ministère de l’Enseignement supérieur et l’université » qui sont « deux réalités différentes », a indiqué le secrétaire général de la CNEC estimant que « d’autres personnes peuvent lui succéder ».
ABL
Alerte info/Connectionivoirienne.net
CNEC
COORDINATION NATIONALE DES ENSEIGNANTS DU SUPERIEUR ET DES CHERCHEURS DE CÔTE D’IVOIRE
Abidjan, le 23 juin 2016
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE EXTRAORDINAIRE DE LA CNEC À L’AMPHI B DU DISTRICT À l’UFHB LE JEUDI 23/06/2016
Sous la présidence du SG de la CNEC, le Professeur JOHNSON Kouassi Zamina, l’Assemblée Générale Extraordinaire de la CNEC a débattu de 14h35 à 16h45 de l’ordre du jour suivant :
1. Informations
2. Sécurité sur le campus de Cocody
3. Heures Complémentaires 2014-2015
4. Renouvellement des autorités des institutions universitaires
5. Divers
1. Informations
En débutant l’AGE, une minute de silence a été observé en hommage à l’étudiant Allaba Roland Bienvenu de Sciences Économiques percuté violemment le vendredi 17 juin 2016 à 6h15 par un cargo de la police en face du restaurant Bacongo à l’Université Félix Houphouët-Boigny. Les
1.1- Primes de recherches (PR)
Les collègues de l’INSAAC, de l’IPCI n’ont pas encore perçu leurs PR. Il leur a été demandé d’attendre la fin de l’AGE pour échanger avec le BEN afin de mettre en place une stratégie commune pour rentrer en possession de leur dû.
1.2- Orientation des bacheliers 2015 (Cas sociaux)
Plusieurs autorisations d’inscriptions officielles ont été affichées permettant aux cas sociaux de régulariser leur situation auprès de la scolarité. L’assemblée a été informée de ce que tous ceux qui sont concernés par les retards d’inscriptions officielles ainsi que ceux des cas ayant obtenu des orientations autres que celles demandées se signalent à la permanence de la CNEC (siège social).
1.3- Orientation d’étudiants à Bouaké refoulés
Alors qu’un accord a été pris d’accepter dans les différentes universités les choix d’orientation des cas sociaux, 21 étudiants ont été refoulés à l’UAO à Bouaké. Les raisons n’ayant pas été données, la Présidente de la Conférence des présidents et actuelle Ministre de l’ESRS a été informée de la situation afin qu’une solution idoine soit trouvée.
1.4- Opération 1 enseignant, 1 toit
Tout le monde est devenu sceptique aujourd’hui en ce qui concerne les opérations immobilières ; trop de risques encourus. Le DG d’une importante société immobilière chinoise a choisi 3 villes de 3 pays d’Afrique pour présenter les réalisations de son entreprise : le Mozambique, le Nigeria et la Côte d’Ivoire. C’est dans ce cadre que le SG s’est rendu à Pékin pour un séjour de 10 jours afin de se rendre compte des prouesses de ladite entreprise sur place. En Côte d’Ivoire, les enseignants et les magistrats sont les professions intéressées par ledit projet.
1.5- La régularisation des émoluments des promus au CAMES 2015
Malgré la constitution des dossiers en vue de la prise en compte dès août, la réunion de mise en route n’a pas pu se tenir. Elle a été reportée à une date ultérieure pour une question de calendrier des autorités.
1.6- Améliorations des rétributions au baccalauréat
Voici une décennie que la première amélioration des émoluments sous la férule du Professeur Traoré Flavien a été faite. Cela a provoqué un engouement qui a donné naissance à une forme de bisness non seulement de la part de certains agents de la DECO, mais également de certains dirigeants de nos UFR qui substituent les propositions de nom de Présidents et Vice-présidents de Jury par d’autres.
Par ailleurs, il est temps que dès l’an prochain, la CNEC rediscute du niveau des émoluments des Présidents et Vice-présidents de Jury du bac avec les autorités compétentes.
2. La problématique de la sécurité sur les campus
Pouvons-nous rester sans réagir face à la montée de la violence sur les campus notamment celui de Cocody ?
Concernant les affrontements entre étudiants (par syndicats interposés) d’une part et entre étudiants et policiers de l’autre sont légions et finissent souvent dans le sang :
– Les étudiants réunis en syndicat dictent leur loi sur l’espace universitaire et se montrent de plus en plus discourtois et menaçant à l’endroit de leurs maîtres (les enseignants) ;
– Les étudiants syndiqués procèdent à des regroupements dès que retentissent les sifflets sur les terrains vagues dans le but de procéder à des entrainements dans le style de ce qu’on observe dans les camps militaires ou dans les écoles de police et de gendarmerie ;
– Les étudiants s’affrontent dans le but de contrôler les cités universitaires (quota de chambres) ainsi que les terminus de la SOTRA. Ils procèdent à des prélèvement de taxes/impôts sur les petits commerces qui exercent sur le campus ;
Face au laxisme des autorités universitaires, le BEN a tenu une réunion et a sa petite idée sur la question. Cependant, pour ne pas enfreindre à nos principes de fonctionnement, il vient prendre la position de l’AG.
Sur cette question, l’AG a rappelé que :
– Les syndicats sont suspendus de leurs activités sur le campus par le conseil de l’université et ils ne sauraient avoir des souhaits encore moins dicter leur loi (« opération police dehors ») ni se rassembler sur l’espace universitaire.
C’est pourquoi la CNEC a décidé du maintien de la police sur le campus malgré les franchises universitaires avec de nouvelles recommandations :
– Protéger l’intégrité physique et morale des personnels enseignants, administratifs et techniques ainsi que les étudiants désireux d’accomplir leurs tâches quotidiennes dans le calme et la sérénité ;
– Repousser hors des cites universitaires toute force autres que celles légalement constituées ;
– Mettre aux arrêts les instigateurs aux désordres et à la violence ainsi que les collecteurs d’impôts non assermentés et leur remise à la justice ;
– Démanteler tous les QG des syndicats et leurs occupations par les forces de police.
Déjà dans la nuit du 6 au 7 avril dernier, il y a eu des affrontements avec des accusations de viols perpétrés par les agents de police après leur incursion en cités universitaires.
Les étudiants sont sur le campus pour avoir des diplômes et non pour régler des comptes ou se muer en affairistes. A ce titre, la présence sur le campus constitue un moindre mal face à la résurrection de la FESCI et à ses méthodes d’une autre époque.
Relativement à l’étudiant percuté violemment et qui a succombé suites suite à ses blessures, l’AG a regretté que :
– les vigiles laissent traverser le campus aux heures de pointe (embouteillage) ;
– les voies n’ont pas de trottoirs sur tout le campus alors qu’elles en disposaient avant la réhabilitation de sorte que les piétons se disputent les voies avec les automobilistes ;
– la réduction des parkings a généré le stationnement des voitures tout le long des voies de sorte à les rendre encore plus étroites
L’AG a décidé à ce niveau de protester en procédant à une conférence de presse assez rapidement pour prendre l’opinion publique nationale et internationale à témoins. Les jeunes gens agissent par procuration et sont le reflet de ce qui se passe dans la société. La CNEC refuse d’être complice de ce qui se passe sur le campus.
3. Les heures complémentaires 2014-2015
Deux situations déplorables ont été portées à l’attention de l’AG au niveau des HC
3.1- Taux prélevés sur les HC
Le mode opératoire est assez complexe. Les démarches entreprises depuis l’époque de Professeur Traoré Flavien n’ont jamais eu une suite favorable. La pratique est que les prélèvements se font sur les HC selon divers critères : Impôts sur le salaire (IS) ; Impôt Général sur Revenu (IGR) et la Contribution Nationale (CN)
C’est après ces ponctions que sont appliqués d’autres impôts variables selon la situation matrimoniale (exprimée en parts)
– 9,6 % pour les célibataires sans enfant (1 part). L’heure pour le rang A est à 7 572 francs alors que celle du Rang B à 5 532 francs.
– 7,5 % pour les mariés sans enfant ou les célibataires avec 1 enfant (2 parts ; pour l’homme, l’épouse représente une part comme le 1er enfant)
– pour chacun des autres enfants -0,5 % (après le 1er, les autres enfants représentent chacun une demie part)
Face à tous ces prélèvements, la CNEC a réaffirmé son désaccord et a décidé d’un seul prélèvement l’impôt sur le revenu comme l’ont suggéré les experts économiques présents à l’amphi B. Mais pour l’heure, les collègues devront signaler systématiquement leur situation matrimoniale au personnel afin d’éviter de se faire ponctionner inutilement et abusivement.
3.2- Informations sur le paiement des HC dans les différentes structures universitaires
– UPGC : le paiement est effectif
– UAO : le premier semestre est déjà payé et le second semestre en cours de paiement
– UJLoG : (HC 2013-2014 apurées) ; les documents comptables sont engagés
– UNA : les documents comptables sont engagés et le processus de paiement engagé
– UFHB : les taux d’imposition étant dénoncés par certains collègues, le processus de calcul des HC 2014-2015 a été suspendu à la demande de la CNEC.
Des discussions sont en cours pour définir un taux de prélèvement qui rencontre l’adhésion de toutes les parties (Direction des impôts, DAAF et DRH des structures universitaires et Syndicats). Le taux qui sera retenu fera l’objet d’une harmonisation au sein de toutes les structures de l’enseignement supérieur
3.3- La dévaluation du taux horaire des projets tutorés à l’EX-FAST
En Biosciences, dans le mois de mars 2016, le doyen n’a validé le projet tutoré qu’à 8h alors que la maquette le plaçait à 75h. Malgré les rencontres d’échanges, la situation n’a pas évolué. Les tractations se poursuivront jusqu’à la régularisation de la situation.
4. Renouvellement des autorités universitaires
C’est un point que le SG n’a pas souhaité que ce soit débattu en AG. En effet, ce sont les mêmes individus qui nous dirigent depuis presque deux décennies. Pendant ce temps, les universités, les centres de recherches ne fonctionnement selon aucune norme. Plusieurs parmi nos dirigeants sont à la retraite depuis plusieurs années (en criminologie, en sciences économiques, en communication, etc.). Des nominations sont faites mais les passations ne sont pas mises en application.
Certains poussent le toupet jusqu’à être les seuls à encadrer les étudiants (plus de 200 encadrements) voire à gérer les ressources des parcours de formation (Master Professsionnel).
La Ministre a expliqué le processus de nomination mis en œuvre par le Secrétaire du Gouvernement et les lenteurs engendrés. Mais sur la question, la CNEC veut mettre fin à la mauvaise gouvernance dans le milieu due à la sclérose des actuels tenants du pouvoir. Puisque les gouvernants ne veulent pas d’élection, la CNEC met en garde les autorités universitaires contre la mauvaise foi et compte bloquer le système dans un proche avenir si rien n’est fait dans le sens du management qualité de nos centres de recherches, nos instituts universitaires.
En outre, au Ministère des Sports et Loisirs pour l’équipement de l’INJS et la mise en place de parcours et profils de carrières pour les collègues chercheurs de cette structure de l’enseignement supérieur
Par ailleurs, en ce qui concerne l’Université Nangui Abrogoua en particulier, la nomination du deuxième vice-président a été suggérée par l’assemblée.
5. Divers
Deux points ont meublé ce dernier point à l’ordre du jour
5.1- Les primes de recherches de Juin 2016
La paperasse relative à la deuxième tranche des PR (juin 2016) est engagée. Le moment venu, le BEN ira chercher les moyens là où ils se trouvent comme d’habitude.
5.2- Les ressources de la CNEC
Le SG a longuement instruit l’AG de l’intérêt des cotisations dans le fonctionnement de la grosse machine que représente la CNEC. Il a fustigé le comportement des collègues qui font des calculs simplistes pour justifier le non paiement des cotisations exceptionnelles demandées par le BEN. Aujourd’hui, la trésorerie affiche 2 millions en caisse. Ce qui est insignifiant vu les projets en cours et les exigences que cela demande au niveau financier. Les 30 000 Fcfa obtenus au cours de la présente AG, la plus faible contribution depuis le congrès, en dit long sur les sacrifices que les collègues sont près à faire. C’est ce qui explique assurément le long silence syndical observé ces derniers temps.
5.3- La fréquentation du siège
Le SG a exhorté les syndiqués et les sympathisants à fréquenter leur siège et à ne pas attendre d’avoir des soucis professionnels pour rechercher le siège ou les membres du BEN. Cela devra de plus en plus être un reflexe que les uns et les autres fassent un tour à leur siège.
Pour le BEN de la CNEC
Le Secrétaire Général
Pr. JOHNSON Kouassi Zamina
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