En Côte-d’Ivoire l’accusation a des difficultés « à présenter des preuves contre Simone Gbagbo » (RFI)

© REUTERS photo /Joe Penney
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Par RFI

En Côte d’Ivoire, la partie civile se heurte à la difficulté de prouver la responsabilité de Simone Gbagbo dans les crimes commis lors de la crise post-électorale de 2010-2011. L’ancienne première dame ivoirienne, poursuivie pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, nie toujours en bloc les faits qui lui sont reprochés. Et réclame des preuves qui pour l’instant ne sont toujours pas apportées.

Face à face, les deux parties campent sur leurs positions. D’affirmations en dénégations, l’audience semble même parfois tourner en rond. Difficile pour l’heure pour la partie civile de démontrer que des crimes ont bel et bien été commandités par Simone Gbagbo.

« Son aide de camp était à sa solde, ce qu’il a fait était à sa demande », affirme ainsi un avocat. Mais l’ancienne première dame réplique aussitôt : « Apportez-moi des preuves. Tout cela n’est que rumeurs. »

Les preuves, ce sont, selon la partie civile, des documents retrouvés à la résidence présidentielle à la fin de la crise post-électorale. Des saisies réalisées dans un contexte pour le moins troublé, et hors de tout cadre légal.

Autant de failles que souligne la défense de Simone Gbagbo. « Il n’y a aucun acte qui lie Mme Gbagbo à ce pour quoi elle est poursuivie, assure Maître Rodrigue Dadjé. On vous parle de faits commis par les policiers, pourquoi on n’a pas entendu un seul policier dans cette instruction qui a duré plus de trois ans ? Est-ce que la justice ivoirienne voulait savoir ce qui s’était effectivement passé ou est-ce qu’on lui a simplement donné un nom, Simone Gbagbo, en lui disant : débrouillez-vous comme vous voulez pour la diaboliser. »

A l’ouverture du procès, des organisations ivoiriennes des droits de l’homme avaient dénoncé un procès organisé « à la va-vite et une instruction qui n’avait pu aller à son terme ». Le procureur de la République, lui, a promis que des preuves de la culpabilité de Simone Gbagbo seraient présentées.

Une pétition de soutien pour Laurent Gbagbo

Les partisans de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, incarcéré depuis 2011 à La Haye où il est jugé par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité, ont lancé mercredi une pétition ambitieuse pour réclamer sa libération.

Cette pétition en soutien à Laurent Gbagbo, premier ex-président jugé par la CPI à l’âge de 71 ans, vise à recueillir plus de 20 millions de signatures. Elle a été initiée par l’écrivain ivoirien Bernard Dadié, qui a récemment fêté ses 100 ans, et l’ancien Premier ministre togolais, Joseph Kokou Koffigoh.

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