En Côte-d’Ivoire l’ex-président du Conseil constitutionnel, Wodié veut désormais « garder le silence »

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Par Déborah Kimou

L’ex-président du Conseil constitutionnel ivoirien, le professeur Francis Wodié a indiqué mercredi vouloir désormais « garder le silence » car ayant « trop parlé », un mois après sa sortie sur la révision annoncée de Constitution où il a indiqué qu’elle « sort du champ juridique et pose un problème politique », lors d’une cérémonie à Abidjan.

« Avoir parlé, c’est déjà trop parlé maintenant je vais garder le silence », a dit le professeur Wodié, ajoutant vouloir s’ »enfoncer dans les profondeurs du silence pour y puiser un peu de sagesse (…) qui fait défaut à tous ».

M. Wodié s’exprimait à une cérémonie d’hommage en son honneur organisée par ses pairs de la faculté de droit qui lui ont remis un exemplaire des « Mélanges juridiques dédiés » à son attention.

« La vérité se projetant avec la liberté quand tu crois détenir la vérité sache que tu le crois ne crois pas que tu le sais », a-t-il ajouté.

Début mai, M. Wodié s’est prononcé sur la révision de la Constitution en Côte d’Ivoire annoncée par le chef de l’Etat Alassane Ouattara, estimant que « dès lors qu’il s’agit de procéder à l’établissement d’une nouvelle constitution, la question sort du champ juridique et pose essentiellement un problème politique ».

Pour le premier doyen ivoirien de la faculté de droit, cette nouvelle Constitution « va se substituer à celle en vigueur », expliquant que « le point est de savoir s’il faut procéder » ou non « à la révision de la Constitution ou adopter une nouvelle pourrait faire le sujet d’un référendum ».

Le président ivoirien a annoncé un référendum en septembre-octobre en vue d’”extirper les articles conflictogènes” de la Constitution actuelle, l’”adapter à l’évolution de (la) société et assurer une plus grande cohérence au niveau (des) institutions » du pays.

Alors que certains de ses opposants appellent à une Constitution « consensuelle », d’autres soupçonnent le chef de l’Etat de vouloir « être candidat en 2020 » après son second mandat.

En 2011, à l’arrivée au pouvoir du chef de l’Etat ivorien, le chef d’une branche du Parti ivoirien des travailleurs (PIT) est nommé à la tête du Conseil constitutionnel ivoirien, avant de démissionner de ses fonctions huit mois avant la tenue de la présidentielle de 2015.

Deux fois agrégé de Droit, président du jury du concours d’agrégation du CAMES (1989), Francis Vangah Wodié (80 ans) auteur de plusieurs ouvrages et travaux scientifiques a été honoré par la faculté de droit pour l’ensemble de sa carrière en présence d’éminents universitaire ivoiriens et africains.

DEK

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