Par Connectionivoirienne.net
Un décret du président de la République puis un communiqué et hop ! Voici l’ancien argentier, ex-chef de la diplomatie ivoirienne aux commandes du Conseil économique et social (Ces).
Une institution devenue obsolète et inutilement budgétivore après quelques lettres de noblesse sous Séri Gnoléba et ses successeurs.
Aujourd’hui, le Ces est devenu une institution quelconque dans l’appareil de l’Etat, juste bonne pour consoler, caser des «has-been politiques» ou récompenser quelques amis ou alliés en quête de subsides. Un vrai gadget ! Mais là n’est pas le problème.
Charles Diby Koffi a été évincé du gouvernement accusé d’avoir mal géré l’affaire Soro contre la juge française Sabine Khéris. Il renait après seulement six mois de récréation et rebondit au Conseil économique et social par un décret présidentiel, en violation de la loi organique de 2001, régissant cette hyperstructure.
Cette loi est pourtant claire en son article 5 qui stipule : « Le Président du Conseil économique et social est élu pour cinq (5) ans au scrutin uninominal majoritaire à un tour ».
L’article est d’un français limpide et sans ambiguïté. Le président du Ces n’est pas nommé par décret, il est élu par ses pairs conseillers économiques et sociaux qui, eux, sont nommés par décret présidentiel – (article 2 : Le Conseil économique et social comprend cent vingt membres nommés pour cinq (5) ans par décret du Président de la République, parmi les personnalités qui, par leurs compétences ou leurs activités, concourent au développement économique et social de la République.)
Alassane Ouattara qui a décidé d’écrire une nouvelle Constitution en Côte-d’Ivoire prend certaines libertés avec l’existant. Il en a été ainsi de la nomination du président Zadi Kessy dont on dit que le mandat est arrivé à son terme. La nomination de Francis Wodié au Conseil constitutionnel en 2011 avait suivi la même logique de violation de la loi fondamentale.
De plus six ans après son avènement à la tête de la Côte-d’Ivoire, Alassane Ouattara est toujours président du RDR se rebellant ainsi contre le principe d’incompatibilité des deux fonctions. La liste est longue ! C’est comme si, le président de la République, clé de voute de nos institutions avait décidé de se substituer lui-même à la loi. Un peu comme ce grand despote qui clame : « La loi, c’est moi ! »
Quelqu’un a dit, la Côte d’Ivoire n’a pas un problème de Constitution, le problème, c’est ceux qui n’aiment pas respecter ses lois. « L’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté », enseigne pourtant Jean Jacques Rousseau.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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