Côte-d’Ivoire: Deux mois après la fermeture de Comium, les ex-agents toujours dans le « FLOU »

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Par Edwige Fiendé

« Des amis sont sous la pression de leurs bailleurs, des factures d’eau et d’électricité », s’inquiète Koné Bana, ex-responsable revenu et assurance pour le compte de l’opérateur de téléphonie mobile Comium, deux mois après la fermeture de l’entreprise dont la licence d’exploitation a été retirée, à Abidjan.

Depuis le chômage forcé de ces « 500 pères et mères de famille » dont certains « sont en train de mourir à petit feu », la situation est devenue « difficile et délicate pour tout le monde ».

« On a un collègue qui est déjà décédé (à) défaut de soins », s’indigne le président de la mutuelle du personnel, M. Bana, indiquant, la mine défaite, que le défunt avait eu une crise cardiaque à l’annonce de la fermeture de Comium.

Le régulateur du secteur des télécommunications de Côte d’Ivoire, l’ARTCI, a retiré le 29 mars 2016 la licence d’exploitation de Comuim et trois autres opérateurs, pour « non-respect » de leurs cahiers de charges.

11 avril, le siège de Comium, a été interdit d’accès au personnel, qui revendiquait des mesures d’accompagnement, entre autres le « paiement de 12 mois de salaires ».

Contrairement à certains collègues qui « ont eu un autre emploi », Bana, 35 ans, lui, est toujours en quête d’emploi « sur internet » avec pour distraction sa « télévision », après neuf ans de service dans la société de téléphonie mobile libanaise.

« Ils ne touchent pas des rémunérations satisfaisantes mais compte tenu de la situation, ils sont obligés d’accepter certaines propositions », explique l’ex-chef de service interaction clients, Joseph Coulibaly.

Forcé au repos, ce licenciement l’a contraint à « changer son mode de vie ».

Habitué à se rendre tous les matins à 08H00 au travail pour finir à 17H00 depuis neuf ans, il consacre aujourd’hui sa journée à accompagner ses enfants à l’école avec son véhicule gris, avant de faire « ses propres affaires » dans la soirée,

« Nous sommes dans un état de droit, j’espère que nos dirigeants ne vont plus accepter des capitaux à 100% étranger », soutient-il.

Ne pouvant plus faire face à ses charges, l’ex-directeur technique, Firmin Bogha a déménagé de son luxueux appartement de cinq pièces à « Zone 4 », quartier huppé au sud d’Abidjan au profit de sa villa à la Riviera (Est-d’Abidjan) qu’il mettait en location, « pour renter dans les budgets du chômage ».

M. Bougha, 48 ans « fait de la consultance » pour nourrir sa famille, après 8 ans de service à Comium, en attendant « qu’on paie (ses) droits légaux ».

Sur sept sociétés de téléphonie mobile en Côte d’Ivoire, seulement trois, Orange, MTN et Moov, sont autorisées à opérer. Les quatre autres opérateurs, Comium, GreenN, Warid et Namoutié Télécom dont le gouvernement avait proposé la fusion ont été retirés du marché pour « non-respect » de leurs cahiers de charges.

Après que le Parquet d’Abidjan s’est déclaré « incompétent au profit du tribunal de commerce » pour juger l’affaire de licenciement « abusif » de ces agents de Comium, tous espèrent que « le droit va prendre le dessus ».

EFI

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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