Par Connectionivoirienne.net
Des mains occultes font ombrage à la justice
Les hommes d’affaires libanais Ali Lakiss et Oudaye Chalhoub, hier amis et très liés entretiennent aujourd’hui des rapports tumultueux. Ces gros bonnets de l’industrie cacaoyère de notre pays, établis à San Pedro (sud-ouest) ont décidé de laver leur linge sale devant la justice. Les deux hommes d’affaires étaient considérés comme des proches du régime Gbagbo. Mais ces dernières années, les Lakiss ont tourné casaque et se sont rapprochés du pouvoir en place. Ali Lakiss poursuit ses activités à la tête de Saf-Cacao à San Pedro quand Oudaye Chalhoub, Dg de Cipex-ci, dont les avoirs avaient été gelés par le régime actuel s’était retiré au Liban.
Il y a quelques années, Fatmé Ahmad Lakiss, l’épouse d’Ali Lakiss, a contracté un prêt de plusieurs millions de FCFA (plus d’un milliard et demi de FCFA, selon une source) auprès de son compatriote Oudaye Chalhoub pour un investissement. Selon le protocole signé au Liban, le remboursement devait se faire par échéances. L’argent empoché, dame Lakiss débarque en Côte d’Ivoire, principalement à San-Pedro où elle a élu domicile. Mais, les années passent sans que la débitrice ne manifeste l’intention de reverser ladite somme. Malgré les démarches entamées vers elle, Fatmé Lakiss reste de marbre. Pis, toujours selon nos sources, Fatmé Ahmad Lakiss fera croire à son créancier qu’elle a procédé aux remboursements de son argent, par tranches, par virements et dépôts bancaires à des intermédiaires, censés le lui reverser.
Dame Fatmé a engagé un huissier de justice en vue d’établir un procès-verbal de constat d’audition à l’effet d’attester que les sommes qu’elle dit avoir versé à des tiers pour son créancier l’ont été effectivement. Pourtant, insiste notre informateur, le huissier de justice est décédé et la date mentionnée sur les documents qui portent sa signature se situe dans une période après sa mort. Ce qui conforte la thèse du faux. En outre, ajoutent nos sources, la dame aurait confectionné de faux cachets de certains ministères pour tromper l’opérateur économique.
Excédé par tant de mépris, Chalhoub décide de porter l’affaire devant la justice ivoirienne pour qu’elle entende dame Fatmé Lakiss, née le 05 mai 1974 à Adzopé et résidant à San Pedro.
Suite à cette plainte devant le tribunal de première instance de Daloa, Fatmé Lakiss est interpellée à Abidjan le jeudi 18 mai 2016 par la police criminelle. Mais contre toute attente, elle sera libérée après de grosses pressions extérieures sur les enquêteurs. Des proches du palais présidentiel auraient joué en faveur de cette libération pour lui permettre d’assister au mariage de sa fille, ce samedi 21 mai 2016. Elle devrait se présenter à la police criminelle le lundi 23 mai 2016.
Joint par connectionivoirienne, l’époux Ali Lakiss a rejeté en bloc tout ce qui est dit plus haut. « Ma femme n’est mêlée ni de près, ni de loin à une telle affaire. Ma femme c’est moi. Nous n’avons rien à nous reprocher. Si ce monsieur a des problèmes, qu’il aille à la police. Ma femme n’a jamais été convoquée. Ma femme a remboursé l’argent de ce monsieur et tous les reçus de versement sont à notre possession et dans les documents judiciaires au Liban », a-t-il expliqué. M. Lakiss reconnait également que son épouse s’est attachée les services d’un cabinet de huissier pour faire témoigner des personnes et un procès-verbal a été établi. Peu importe, selon lui, que le huissier soit décédé après. Il donne libre voie à son compatriote pour contester le PV établi par le huissier et enregistré, toujours selon lui, par les services des impôts. «Depuis 2011, l’affaire suit son cours au Liban. (…) Si aujourd’hui, ce monsieur avait le droit avec lui, il ne serait pas allé voir la presse mais la justice », conclut-il. Affaire à suivre !
SD à Abidjan
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